Hippocampus kuda, un petit hippocampe de l'estuaire, dérive dans les eaux polluées de Sumbawa Besar, dans l'île de Sumbara, en Indonésie. Top 10 des déchets retrouvés sur les plages et dont les effets sont désastreux pour la biodiversité, les Coton-Tige vont être interdits à la vente en 2020. Copyright Justin Hofman (Wildlife photographer of the year 2017, National Geographic)Hippocampus kuda, un petit hippocampe de l'estuaire, dérive dans les eaux polluées de Sumbawa Besar, dans l'île de Sumbara, en Indonésie. Top 10 des déchets retrouvés sur les plages et dont les effets sont désastreux pour la biodiversité, les Coton-Tige vont être interdits à la vente en 2020. Copyright Justin Hofman (Wildlife photograph of the year, National Geographic)
Bannis en 2020, les Coton-Tige ont leur remplaçant : Eeears, un bâtonnet en silicone, plus propre pour la planète et moins dangereux pour les oreilles.

Bannis en 2020, les Cotons-Tiges ont leur remplaçant : Eeears, un bâtonnet en silicone, plus propre pour la planète et moins dangereux pour les oreilles.

Suite à l’adoption de la loi biodiversité qui interdit en 2020 toute vente de produits plastiques jetables (et donc de bâtons ouatés), la start-up parisienne Eeears a, en association avec un médecin girondin, conçu un nettoyeur d’oreilles écologique. Au-delà de l’impact environnemental, le dispositif, arrivé 2e au concours « Coup de pouce » organisé à la talençaise Kedge Business school, réduit le risque de blessure du conduit auditif.

Bientôt finis les Cotons-Tiges en plastique dans les rayons des magasins ! A partir du 1er janvier 2020 (et 2025 en Europe), ces petits ustensiles seront interdits aux particuliers en France conformément à la loi biodiversité adoptée en 2016. Jetés par de trop nombreuses personnes dans la cuvette des toilettes (au lieu d’être mis dans une poubelle) et pas toujours bien filtrés par les stations d’épuration, les bâtons ouatés échouent sur les bords des rivières ou les plages.

Ils paradent dans le top dix des déchets les plus fréquents sur les côtes. Rien qu’en France, on en collecte 1,2 millions de tonnes par an.

Si leur disparition devrait réjouir les personnes soucieuses de l’environnement et les touristes balnéaires, elle satisfera aussi certainement les oto-rhino-laryngologistes (ORL) qui dénoncent unanimement leur usage.

260 000 enfants américains blessés en 20 ans

Une étude américaine publiée en 2017 dans The Journal of pediatrics a montré que chaque année environ 12 500 personnes de moins de 18 ans (260 000 enfants entre 1990 et 2010) sont traités dans les services d’urgence américains pour des blessures aux oreilles liées à des Cotons-Tiges : perforation du tympan, déchirures provoquant des infections, dislocation des os de l’audition ont, entre autres, été recensées. Des maux qui peuvent induire une perte d’audition, des vertiges, des bourdonnements…

En outre, on risque de pousser la cire plus loin dans l’oreille et ainsi d’engendrer un bouchon de cérumen. Il faut laisser faire la nature, plaident les ORL : le très fragile canal de l’oreille s’auto-nettoie. Et, au pire, l’auriculaire est là !

Une innovation « green » et plus sûre pour l’oreille

Pour ceux qui ne pourraient se passer du plaisir de titiller leurs esgourdes à l’aide d’un ustensile, il existe désormais une alternative écologique (et économique – 9,90 € l’unité) et inoffensive pour les oreilles : Eeears, une petite tige en silicone médical à la tête courte (14 mm) qui empêche d’enfoncer trop loin ce nettoyeur d’oreilles d’un nouveau genre et évite de repousser les saletés au fond de l’orifice.

Mis au point par la start-up éponyme, « ce dispositif pour adultes et enfants est souple et sans risque pour le tympan, réutilisable et lavable à l’eau. Il possède une durée de vie de 5 ans », souligne Sofiane Ibanez Lozano, fondateur de la jeune pousse parisienne et associé au Dr Lamine Mbaye, médecin girondin, et à Kaoutar N’gairi, business développeur.

Le concept séduit : 15.000 Eeears ont d’ores et déjà été vendus en un mois dans plus de 30 pays dans le monde ; la start-up est arrivée 2e sur 8 à la finale du concours « Coup de Pouce », organisé par la Fondation Le Roch-Les Mousquetaires et Kedge Business School Bordeaux pour encourager l’esprit d’entreprendre et soutenir le développement des jeunes entreprises. Elle a reçu 6000 euros pour poursuivre son développement, notamment, peut-être, en s’implantant en grandes surfaces et en parapharmacies.

Florence Heimburger

 

 

Photo hippocampe : Photo DR/ Justin Hofman/SeaLegacy

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