17h à peine, l’astre faiblit déjà ; l’hiver vient de sonner. Ses longues soirées en font une saison mal aimée, paradoxal mélange de spleen et… de fêtes !

Car, en Gascogne, les habitants allument avec joie les « halhas de Nadau », gerbes de feu saluant le solstice d’hiver. Curieuse réjouissance, confondue parfois avec les fêtes de fin d’année. Enfant, en Charente, je me souviens d’avoir sauté par-dessus le feu de la Saint-Jean. C’est seulement bien plus tard que j’ai compris qu’en ce mois de juin nous fêtions le solstice d’été, et non pas la fin des classes !

Fêtes, rites, passage symbolique… Décidément, tout se confond entre le jour et la nuit. Les célébrations des solstices sont autant de sujets d’étude pour la sociologie, l’histoire ou l’anthropologie. Une seule certitude : la nuit et le jour le plus longs ont toujours été fêtés. Car, depuis des siècles, toutes les cultures ont observé le même phénomène.
La Terre effectue sa rotation autour du Soleil de manière inclinée. Le solstice d’hiver marque la déclinaison maximale du globe terrestre face au Soleil, pour notre hémisphère Nord.

Le solstice d’hiver marque la journée la plus courte

Attrapez une mandarine (la Terre) dans votre main droite, en l’inclinant vers la gauche. Faites-la tourner autour d’un point fixe (le Soleil) en gardant la même inclinaison. Une fois arrivée à votre gauche (c’est le solstice d’hiver),  l’hémisphère Nord reçoit le minimum de soleil (à l’inverse de l’hémisphère Sud).
La Terre continue alors sa course vers le solstice d’été (à droite, votre point de départ).
Le solstice d’hiver, dont l’heure change tous les ans le 21 décembre, marque donc la journée la plus courte. Et le soleil recommence à gagner du temps sur la nuit. Une bonne raison pour fêter ce solstice !

D’ailleurs, au Pays basque, j’irai du coup célébrer la venue d’Olentzero à Bayonne. Charbonnier venant annoncer Eguberri, le jour nouveau, il apporte chaleur et réconfort. Sa faucille représenterait la coupure de l’année en deux par le solstice, et son charbon chauffe les foyers comme le Soleil chauffe la Terre.
Vaillant Olentzero, devenu pour certains aujourd’hui le Père Noël basque ! Les ethnologues nous le rappellent : souvent la tradition est (ré-)invention…
La rotation de la Terre, elle, est immuable. Comme la brume s’échappant des bruyères landaises… sur la route du retour à Bordeaux.

Alexandre Marsat

Chronique réalisée en collaboration avec le Mag de Sud Ouest. http://www.sudouest.fr/lemag/
Crédit photo : Gudbjörn Valgeirsson

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