« Il ne faut pas boire l’eau du robinet », explique votre voisin. Ou encore votre collègue : « les eaux minérales sont meilleures pour la santé ». Mais qu’en est-il réellement ?

L’eau du robinet est la denrée alimentaire qui fait l’objet de toutes nos attentions. D’ailleurs, c’est la plus contrôlée de France et elle subit une surveillance exercée par les exploitants des services d’eau potable et un contrôle sanitaire régulier.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine a effectué en 2017 près de 32 000 prélèvements sur l’eau distribuée par le réseau public néo-aquitain. Et le bilan de ses analyses est aussi clair… que de l’eau de roche : « l’eau distribuée est, pour plus de 95 % de la population, de bonne, voire de très bonne qualité. » En cas de dégradation de la qualité de l’eau liée à la présence ponctuelle de microbes, de nitrates, de pesticides ou autres (plomb, radioactivité…), en quantités supérieures aux normes autorisées, les usagers du réseau concerné sont immédiatement avertis et il peut alors leur être recommandé de boire de l’eau en bouteille.

Mais à moins de consignes particulières ou dans des circonstances exceptionnelles (après un séisme par exemple ou des inondations), « l’eau du robinet peut être bue sans risques pour la santé« , à tout âge et tout au long de la vie.

Eaux minérales, pourquoi pas, mais à réserver à certains usages

Comme leur nom l’indique, les eaux minérales sont riches en sels minéraux et en oligoéléments. Elles sont soumises à des normes spécifiques et ne relèvent pas de la même réglementation que l’eau du robinet. Concernant le fluor par exemple (intéressant pour son rôle dans la prévention des caries) la limite est fixée à 1,5 mg/l pour l’eau du robinet, tandis que les eaux minérales peuvent en contenir jusqu’à 5 mg/l.

Le choix d’une eau minérale dépend donc de sa composition (indiquée sur l’étiquette) et de vos besoins. Certaines eaux riches en bicarbonate de sodium (sel) sont ainsi indiquées pour les sportifs souhaitant récupérer rapidement après un effort, mais contre-indiquées pour les personnes sujettes à l’hypertension (demandez conseil à votre médecin). Un petit tour sur le site de 60 millions de consommateurs vous aideront à comparer les eaux entre elles. En l’état des connaissances, aucune d’entre elles ne pose de problèmes sanitaires (si l’on met de côté le débat sur les phtalates contenus dans les bouteilles en plastique).

Notre corps est essentiellement constitué d’eau

Il est à noter que l’eau du robinet apporte aussi des sels minéraux et des oligoéléments. Sa teneur en calcium (utile pour la croissance et la solidité des os) lui permet ainsi de couvrir 15 à 25% de nos besoins quotidiens. Elle contient aussi du magnésium qui intervient dans la protection du système nerveux, la production d’énergie, la contraction musculaire, la coagulation du sang.

Notre corps étant essentiellement constitué d’eau… l’important est surtout de bien s’hydrater tout au long de la journée, été comme hiver. Et de choisir son eau en fonction de ses besoins réels et peut-être aussi de ses valeurs. Car dans le match qui oppose eau du robinet et eaux minérales, les aspects financiers (eau minérale plus chère que l’eau du robinet) et écologiques (impact sur le climat, production de déchets plastiques) sont également à prendre en compte.

Alexandrine Civard-Racinais


 Comment connaître la qualité de l’eau qui sort du robinet ?

  • Les données sur la qualité de l’eau du robinet sont publiques. Elles sont disponibles :
    sur le site internet du ministère chargé de la santé (où l’on peut connaître les résultats d’analyse commune par commune).
    en mairie, où sont affichés les derniers résultats d’analyse de l’eau du robinet, transmis par l’ARS ;
    auprès des personnes responsables de la production et de la distribution d’eau (maires, collectivités concernées, gestionnaires du service de l’eau) ;
    sur votre facture d’eau, à laquelle est jointe annuellement une note de synthèse élaborée par l’ARS Nouvelle-Aquitaine.
  • L’UFC Que Choisir propose également une carte interactive synthétisant le niveau de conformité de l’eau de votre commune pour 50 contaminants et paramètres physico-chimiques définis par la réglementation.

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