Certes, c’est le printemps, les oiseaux font cui-cui, les chats font miaou et tutti quanti. Mais gardons, au moins, la tête froide : chez les hommes, le taux de testostérone, qui stimule l’activité sexuelle, atteint des sommets à l’automne.

Chez la femme aussi, qui secrète de la testostérone, contrairement à ce que l’on pense, mais cette hormone-là joue chez elle un rôle moindre en matière de désir. Cette sécrétion accrue de testostérone correspond vraisemblablement à notre passé animal : en plaçant le gros de l’activité « you kaïdi aïdi aïda » à l’automne, le bébé humain naissait au début de l’été, ce qui lui assurait de ne pas mourir de froid et de faim. D’ailleurs, en Europe et jusqu’à une époque récente (grosso modo jusqu’aux moyens de contraception modernes), le pic des naissances s’établissait en juillet-août.

Mais revenons au printemps, puisque nous y sommes. Et un peu de galipettes, puisque ça fait toujours plaisir : les hormones influant sur le désir féminin sont, quant à elles, produites en plus grande quantité au printemps. Et en outre, on commence à transpirer, à enlever nos vêtements, ce qui a pour effet de répandre plus facilement les phéromones, substances chimiques très influentes dans l’éveil du désir.

Mais, au-delà de ça (eh oui, il n’y a pas que le sexe dans la vie), c’est l’effet de l’augmentation de la durée et de la puissance de la luminosité solaire qui améliore notre moral.

Plusieurs études menées dans les années 1980 ont montré que, en demandant un service aux gens, ils étaient plus disponibles pour le rendre lorsque le soleil brille. Dans une autre étude, qui montre en creux qu’on ne s’ennuie pas à l’université, un sémillant jeune homme abordait des jeunes filles dans la rue et finissait par leur demander leur numéro de téléphone : il obtenait presque deux fois plus de succès lors d’une journée ensoleillée. L’une des explications à cet entrain printanier est sans doute à chercher du côté de la sérotonine, que la lumière aide à produire en plus grande quantité. C’est le même neurotransmetteur que l’on produit lors d’efforts physiques et qui rend le sport positif pour la santé mentale (jusqu’à un certain point…). Généralement, on pense que l’augmentation du taux de sérotonine a un effet apaisant. La lumière a également un effet bénéfique sur notre horloge interne, qui régule mieux ses cycles, et cela influe sur la qualité de notre sommeil. Bref, tout un faisceau de causes qui produisent le même effet : on se sent mieux. Et, par conséquent, on est plus prêts à faire des folies de notre corps. Un peu de sport ?

Chronique réalisée en collaboration avec le Mag de Sud Ouest. http://www.sudouest.fr/lemag/

Jean-Luc Eluard

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