Lors d’une balade en forêt, il suffit de tendre l’oreille pour les entendre et lever les yeux vers le ciel pour les voir. Oui, des descendants des dinosaures ont bel et bien survécu et nichent dans nos arbres.

 

C’était il y a quatre ans à peine, à quelques battements d’ailes de chez nous, à Jaunay-Marigny dans la Vienne. Une équipe de paléontologues de Poitiers, mandatée pour fouiller les entrailles du futur tracé de la LGV, avait trouvé cette pépite : un fossile daté de 98 millions d’années. Des plumes de dinosaures de type Velociraptor !

Dans les années 90, de semblables découvertes avaient également été faites en Chine. Cette fois-ci des fossiles de dinosaures théropodes carnivores recouverts… de plumes dites primitives qui ressemblaient à des filaments et servaient surtout d’isolants thermiques.

Des fossiles de plumes de dinosaures de type Velociraptor, datant de -98 millions d’années, ont été découverts dans la Vienne. Photo Xavier Valentin

De même, en Sibérie, en 2014, fût mis à jour par l’équipe de Pascal Godefroit (IRSNB) de Belgique ; des os de Kulindadromeus, dinosaures herbivores à plumes (groupe des Ornithischiens). Plus les découvertes se succèdent, plus les paléontologues se montrent affirmatifs : Oui, nombre de dinosaures, notamment les plus petits, possédaient bel et bien des plumes. Oui, nos oiseaux, canards, manchots actuels… sont bel et bien des descendants d’une des « familles » de dinosaures, les théropodes.

 

 On recense aujourd’hui 10 400 espèces modernes d’oiseaux, tous descendants des dinosaures.

Caractères anatomiques communs : bec, croupion, postures…

Au-delà des plumes, oiseaux et dinosaures partagent d’autres caractéristiques communes qui confirment cette affirmation. Le lien de parenté est plus particulièrement évident pour les Microraptors, recouverts de plumes et même d’une aile de type moderne comme celle de nos oiseaux actuels.

« On note également la présence d’un bec chez par exemple les oviraptorosaures ou les enanthiornithes et l’absence progressive de dents chez des groupes proches d’Archæoptéryx », souligne Xavier Valentin, membre du laboratoire PALEVOPRIM à l’Université de Poitiers et responsable de l’association de recherche en paléontologie Palaios, à l’origine de la découverte du fossile de plume dans la Vienne.

Reconstitution d’un Vélociraptor. Crédit : Alain Beneteau

De même, certains spécimens de dinosaures, notamment les oviraptorosaures, étaient dotés comme les oiseaux actuels, d’un pygostyle, soit l’os terminal des oiseaux, le croupion, formé de plusieurs de vertèbres soudées.

« On retrouve aussi chez des dinosaures théropodes tel que Mei Long la même posture de repos caractéristique des oiseaux comme le canard, soit la tête tournée vers le croupion et enfouie dans les plumes », ajoute Xavier Valentin en pointant un ultime indice de parenté : le nombre de couches, soit trois, composant la coquille des œufs, caractéristique commune aux troodontidés et dromaeosauridés comme à nos oiseaux d’aujourd’hui.

Des survivants au cataclysme du Crétacé-Tertiaire

Si nos pigeons et canards n’ont bien entendu rien de commun avec des Triceratops et Diplodocus, taxons totalement éteints, ils n’en sont pas moins les descendants de dinosaures plus petits, qui ont réussi à survivre au cataclysme (chute d’astéroïdes, volcanisme, rejets de gaz, tsunamis, fortes variations climatiques…) de la crise du Crétacé-Tertiaire, il y a 66 millions d’années.

Pour Xavier Valentin, « la petite taille des oiseaux modernes, leur capacité à voler et leur régime alimentaire principalement granivore/frugivore/insectivore auraient permis à ce groupe de mieux répondre à la disparition des « dinosaures ». La libération des niches écologiques par les énanthiornithes, oiseaux primitifs à dents et des ptérosaures(reptiles volants), aurait permis aux oiseaux modernes de se diversifier rapidement ».

 

Marianne Peyri

 

 

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