C’est la question millénaire qui a poussé nombre de savants à sauter de la falaise pour tenter de voler avec les oiseaux avant de se fracasser sur la terre ferme. Les oiseaux volent c’est certains mais comment s’y prennent ces bougres pour ne pas tomber ? On a beau se mettre des ailes sur les bras, la chute libre est assurée pour les bipèdes.

Pour les oiseaux tout commence au décollage. Si les humains donnent une impulsion pour commencer à faire avancer le vélo, l’oiseau va directement faire appel à ses ailes pour s’élancer. En les abaissant, il s’appuie sur la pression de l’air qu’il comprime pour être porté. Et c’est parti pour une belle navigation. Comme pour nous avec le vélo, il est plus facile de pédaler une fois que les roues tournent vite. L’oiseau va d’autant mieux voler qu’il s’est élancé. Maintenant, c’est une mécanique entre la pression de l’air et la portance permise par ses ailes.

Une portance que l’on a su reproduire avec les aéronefs, du deltaplane à l’avion de ligne. Mais nos appareils avancent et se maintiennent grâce aux moteurs, l’oiseau doit suer ou faire preuve de techniques abouties pour ne pas tomber.

Pour cela, chaque oiseau choisi son vol. Le plus connu est le vol battu où le battement des ailes va permettre d’avancer. Ce vol demande beaucoup d’énergie alors les oiseaux plus grands et parcourant de grandes distances, notamment les rapaces, pratiquent le vol à voile avec leurs ailes larges. Ils s’aident des courants aériens, repérant les ascendances, pour avancer. Ces vols peuvent être entrecoupés de vols planés comme avec le vélo, où l’on laisse le vélo s’emballer seul.

Résister aux rafales

Des vols d’une symétrie et d’une régularité impressionnantes. Mais ces techniques sont valables pour des vents non capricieux. Ce n’est pas le cas quand les vents sont tumultueux, changent de direction au grès des rues ou des couloirs de forêts rencontrés. Là, l’oiseau va devenir un véritable pilote de haute voltige cassant la symétrie de son battement d’ailes. Il va jongler entre la torsion et l’angle de ses ailes pour prendre le courant d’air comme il faut pour ne pas se retrouver à terre ou expédié contre un mur.

Observez les oiseaux qui, face des vents en rafale, restent en vol stationnaire : les mouvements précis des ailes semblent être un jeu d’enfants pour eux. Une récente modélisation 3D de leur vol a permis de découvrir qu’ils pouvaient même attaquer le mouvement d’air à un angle de 75° avec leurs ailes, là où un avion décroche à 15°.

Les meilleurs cockpits ont de quoi en prendre la graine…

 

Chronique réalisée en collaboration avec le Mag de Sud Ouest.
http://www.sudouest.fr/lemag/

Alexandre Marsat

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