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On la fuit, on la regarde avec autant de crainte que de dégoût. Au mieux, on s’en approche bien chaussé pour pousser son corps flasque de la pointe du pied.
À chaque invasion de méduses, c’est un peu le remake des « Dents de la mer » qui se joue sur nos plages atlantiques.

Encore assez méconnues, les méduses font partie des espèces planctoniques. Pélagiques, elles naissent dans les fonds marins, où elles peuvent évoluer par plus de 4 000 mètres de profondeur.

Elles se laissent porter par les courants, mais les muscles de l’ombrelle, la calotte, leur permettent de se mouvoir et de se laisser porter jusqu’aux plages.
Certaines espèces, comme la Rhizostoma pulmo, sur les côtes aquitaines, ou la « Pelagia noctiluca », en Méditerranée, sont urticantes et peuvent causer des douleurs très fortes allant de la « simple » brûlure jusqu’à la paralysie momentanée, ou bien déclencher des pertes de connaissance ou des difficultés respiratoires nécessitant une intervention médicale.

La méduse ne pique évidemment pas l’homme pour le plaisir. Cet animal, constitué de 98 % d’eau, se défend ainsi de ses prédateurs et capture ses proies.
Les longs filaments de la méduse, appelés cnidocytes, libèrent au moindre contact des épines urticantes contenues dans des capsules. Les physalies, cousines des méduses, ont la même défense.

Aggravation de la disparition des poissons

La pullulation de ces animaux, se nourrissant de plancton et de petits poissons, est la conséquence d’un cercle vicieux. La surpêche fait disparaître leurs concurrents qui se nourrissent aussi de plancton et de larves. Prenant la place laissée vacante par ces populations de poissons, les méduses accélèrent leur disparition, dévorant leurs larves. Et leurs principaux prédateurs que sont, dans nos eaux, les thons rouges sont en net recul.

« Si vous n’arrivez pas à combattre les méduses… mangez-les », préconisent des experts de la FAO dans un récent rapport. Finalement, Bob l’Éponge, qui en consomme en confiture, a trouvé l’astuce pour rompre ce cycle infernal.
Et ce n’est pas chose impossible. Au Japon, où l’on mange à peu près tout ce qui sort de la mer, on n’hésite pas à les déguster en brochettes ou en salade.

Décidément, les Japonais, qui ont sauvé les naissains du bassin d’Arcachon avec les huîtres japonaises, ont de nouveau une solution pour protéger les poissons de nos eaux, ainsi que les nageurs.

Alexandre Marsat

 

Chronique réalisée en collaboration avec le Mag de Sud Ouest.

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