Des chercheurs affirment que planter un arbre mature peut évaporer 450 litres d’eau par jour, dans une étude publiée par l’Ademe. L’équivalent de 5 climatiseurs qui tourneraient pendant 20 heures. La solution idéale ?

« Un arbre évapore chaque jour entre 400 et 450 litres d’eau, affirme Marjorie Musy, chercheuse au Cerema. Mais c’est compliqué, bien sûr, de le comparer à un climatiseur ». La machine offrira une sensation de fraîcheur, qui agit sur le confort de l’individu. L’arbre, lui, par un phénomène d’évapo-transpiration, peut faire perdre quelques degrés à l’atmosphère ambiante.

La présence d’arbres en ville est une solution efficace pour lutter contre la canicule, à condition qu’il y ait de l’eau dans le sol. Sans eau (de pluie ou d’arrosage), pas d’évaporation. Ce phénomène, combiné à l’ombre apportée par les arbres, réduit l’impact des îlots de chaleur urbains (les routes et bâtiments qui emmagasinent la chaleur).

L’ombre est aussi apportée par les toitures et murs végétaux. Mais ces installations seront moins efficaces que des arbres, plantés en pleine terre, car elles n’évaporent pas ou peu l’eau. Elles sont aussi moins résistantes aux aléas climatiques. « C’est complémentaire aux arbres, mais le danger est de les remplacer par ces murs ou toitures, il ne faut pas que les collectivités s’engouffrent là dedans », prévient Marjorie Musy. Les parcs, de vrais îlots de fraîcheur, sont idéaux.

Un piège de carbone, un abri de biodiversité

L’arbre lutte aussi efficacement contre le réchauffement climatique, en stockant le carbone, « qui reste prisonnier, même quand le bois est utilisé pour la construction ! Par contre, quand il est brûlé ou se décompose, le carbone est relâché », raconte Marjorie Musy. Les arbres sont aussi précieux pour la biodiversité et accueillent de nombreuses espèces animales.

La place des racines, l’entretien, les allergies sont autant de paramètres à prendre en compte pour planter des arbres en ville. « Mais le sol des villes est souvent déjà occupé, rajouter des espaces de nature, c’est compliqué, souligne le chercheur Arnaud Bellec. Soit il faut démolir, soit trouver un espace vacant et croiser les doigts pour que les collectivités locales en fassent un parc. »

Et à l’échelle individuelle, nos jardins n’ont-ils pas leur rôle à jouer ? Dans son étude sur Lyon, Arnaud Bellec a montré que les espaces privés sont ceux qui concentrent le plus de végétation en milieu urbain. « Le citoyen peut aussi planter des arbres dans son jardin, ça aura un vrai impact ! ». Pour atteindre les 0,9 milliards d’hectares de terres dans le monde qu’il faudrait reboiser pour enrayer le réchauffement climatique, il faut commencer tout de suite.
Alors, aux arbres, citoyens !

Alexandra Jammet

 

Ressources : voir l’étude de l’Ademe.

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