Faire la liste « des choses à faire » serait la marque des gens organisés, un substitut de ram de mémoire voire même un anti-stress. Un bénéfice pour notre santé mentale ? Eh bien, pas si sûr…

« Chéri, prend la liste des courses sur le frigo ! ». Un point bonus si votre inventaire est correctement fait, sinon vous risquez d’alourdir celle des récriminations conjugales !  Quelle que soit la saison, les listes tombent à la pelle… Pour le travail, l’organisation familiale, les loisirs… Aujourd’hui, certaines applications qui gèrent votre planning vont jusqu’à compléter votre liste pour une journée 100% successfull.

Une addiction

« Des p’tites listes, des p’tites listes, encore des p’tites listes… » Nous sommes-nous transformés en poinçonneur des Lilas ? Non seulement ces catalogues « #Jelesredoute »  ont envahi notre sphère privée comme publique mais c’est sans fin… À peine avez-vous rayé une tâche que deux autres pointent leur nez. Conclusion, au lieu de nous décharger l’esprit, ces énumérations mobilisent en permanence notre cerveau.  Triste constat : nos listes à la Prévert ont perdu de leur charme poétique et frisent l’obsession.

Syndrome de l’hypercontrôle

Les premiers comptes d’apothicaire remontent aux scribes égyptiens. Mais depuis plusieurs années, l’outil est utilisé à outrance. Les applications numériques, comme Google Keep, Tasks, Wunderlist, Todoist se multiplient. Dans une société productiviste, elles semblent répondre à un besoin frénétique de tout maîtriser, organiser et rationaliser.

Sommes-nous devenus des machines à faire des trucs ? Et quand la finance s’en mêle, ça donne des sites web comme TVShow Time qui vous encouragent à lister vos séries pour faire du business.

Un outil mal utilisé

Le problème ne viendrait pas tant de l’outil que de la façon de s’en servir. « Beaucoup de gens font trop de listes avec trop de points », constate Aurelia Schneider, spécialiste en psychothérapies comportementales et cognitives. Et pourtant, bien utilisée, la liste sert à soigner.

Chantal Brezac, thérapeute et conseillère conjugale témoigne : «J’utilise souvent les listes pour éviter les frustrations car nous n’avons pas les mêmes notions de temps et de priorités. Le couple réfléchit ensuite à ce qui doit être réalisé à court et à long terme. ».

« L’important, conclue Michel Richand, psychothérapeute, c’est d’utiliser des outils qui prennent sens dans un processus. »

Sophie Nicaud

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