Les lunettes permettent de mieux voir grâce à une technique inventée plus ou moins empiriquement au Moyen Âge. Les lunettes électroniques, inventées voici peu, permettront d’ajuster automatiquement la correction grâce à des capteurs évaluant ce qu’on regarde. La fin des verres progressifs ? Pour les fans du progrès et des gadgets coûteux (1 000 € dans un premier temps), peut-être.

Pour comprendre comment le verre fonctionne, il faut d’abord comprendre comment l’œil fonctionne. En gros, comme un appareil photo. Les tatillons remarqueront que la préséance revient plutôt à l’œil, mais, curieusement, on connaît mieux la photo…
Alors voilà : l’image, c’est de la lumière réfléchie par un objet. Cette lumière passe la cornée (en surface) pour s’introduire dans l’œil via la pupille, qui est un peu comme le diaphragme : elle concentre les rayons lumineux. Et ce, grâce au cristallin, qui « fait le réglage » et projette une image inversée sur la rétine, au fond de l’œil, où sont situés les capteurs, qui, à leur tour, vont transformer cette lumière en impulsions électriques destinées au cerveau, qui se débrouille avec tout ça pour faire son boulot. Chaque étape de ce parcours du combattant peut présenter des défaillances. Les plus importantes sont la myopie, dans laquelle l’image se forme avant la rétine.

Le cerveau reçoit une information approximative et va donc rendre un verdict flou. Pour l’hypermétropie, c’est le contraire : l’image se forme derrière la rétine. Les lunettes réorientent la lumière pour qu’elle tape correctement la rétine : en cas de myopie, elles vont la faire diverger pour compenser la trop forte convergence de l’image ; et pour l’hypermétropie, c’est de nouveau le contraire. Pour les lentilles, c’est la même chose. Elles fonctionnent donc différemment d’une loupe, qui grossit les détails, éloigne plus ou moins le « punctum proximum », le détail le plus petit vu par l’œil. Les lunettes, elles, corrigent la manière dont l’œil perçoit la lumière. Bref, elles mentent au cerveau.

Jean-Luc Eluard

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