sapin

6,6 millions de sapins de Noël ont été vendus l’an dernier en France, dont 5,6 millions de sapins naturels. Quel type de sapin privilégier cette année pour un Noël vraiment vert ?

Acheter un sapin artificiel permettrait d’éviter le « sacrifice » d’arbres naturels dont nous avons besoin pour séquestrer le CO2, entend-on dire ici et là. Quand aux plantations de sapins, elles ne seraient pas sans conséquence sur les écosystèmes et la santé humaine. Ces deux affirmations méritent d’être nuancées.

1-La production d’un sapin artificiel pollue l’atmosphère ?

☹ L’analyse du cycle de vie comparative entre un arbre de Noël naturel et artificiel fait pencher la balance en faveur des arbres naturels. Les résultats de cette analyse, publiée en février 2009 par la société canadienne Ellipsos, sont clairs. Un arbre de Noël naturel génère environ 3 kg de gaz à effet de serre pour son cycle de vie complet contre 48,3 kilos pour un arbre artificiel (sur la base d’une durée de vie moyenne de 6 ans).

Sans surprise, l’étape de production et de transport du sapin artificiel plombe son bilan carbone. Ils sont en effet fabriqués en Chine ou en Asie, à partir de dérivés pétroliers. Acheter un arbre naturel produit en France (et non à des centaines de kilomètres) contribuerait donc davantage à la réduction des émissions de GES que l’achat d’un arbre artificiel.

☺ Afin de limiter l’impact environnemental d’un sapin artificiel, il est souhaitable de le garder (et de le réutiliser) le plus longtemps possible : dans l’idéal au moins 20 ans. Une offre alternative en bois commence aussi à émerger.

2-La production d’un sapin naturel pollue les sols ?

☹ Les esprits chagrins objecteront que la plantation de sapins naturels n’est pas sans conséquence pour la qualité des écosystèmes. Il s’agit en effet d’une pratique agricole qui n’est pas toujours vertueuse et recourt, comme beaucoup d’autres plantations conduites de manière conventionnelle, à l’utilisation d’intrants chimiques. L’utilisation de pesticides pour désherber les rangs entre les plantations de sapins est encore trop souvent de mise. Mais les temps et les pratiques sont en train de changer assure l’Association française des sapins de Noël (AFFN) qui travaille à la recherche de méthodes alternatives pour la production de sapins de Noël.

☺ Certains producteurs utilisent ainsi des moutons de race Shropshire afin de contrôler l’enherbement de leurs parcelles. D’autres producteurs ont adoptés le désherbage mécanique. Le label « Plante bleue » permet de trier le bon grain de l’ivraie et de favoriser les producteurs qui s’engagent à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Il existe aussi, depuis peu, des sapins de Noël certifié « Label rouge » ou encore AB, produits en France.

Résultats : L’achat d’un sapin naturel reste préférable à celui d’un sapin artificiel. On l’achètera idéalement à un pépiniériste (en vérifiant bien sa provenance) ou directement auprès d’un producteur engagé dans une démarche responsable. Et on pensera à l’apporter à un point de collecte ou à le recycler, une fois les fêtes passées. Joyeux Noël !

Alexandrine Civard-Racinais

D’où viennent les sapins de Noël ?
Un quart de la production française de sapins de Noël est assurée par la région Bourgogne-Franche-comté (un million d’arbres répartis sur 1.500 hectares), suivie de la Bretagne et d’Auvergne-Rhône Alpes.
Chaque année, environ 2 millions de sapins sont importés. Les importations proviennent essentiellement de Belgique (60%) et du Danemark (25%).
En fonction de la taille souhaitée, il faut entre 5 à 10 ans, pour obtenir un sapin de Noël.

À lire : les recommandations de l’ADEME concernant l’achat du sapin de Noël.

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