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Pour bien des observateurs, la marée est un effet de balancier. Quand la marée est haute sur nos côtes, la marée est basse, de l’autre côté de l’Atlantique, sur les côtes américaines. La preuve ? Les marées n’arrivent pas en même temps à la pointe du Finistère et à la pointe de Soulac.

Le principe est séduisant mais totalement erroné : c’est ignorer le principe gravitationnel mis en avant par Newton. Tout l’Univers est régi par la force de gravitation : les corps ayant une masse exercent une force de gravitation entre eux. La Lune, proche de nous, est donc bien responsable de la formation des marées, mais aussi, dans une moindre mesure, le Soleil, plus lointain. Si Newton ne vous convainc pas imaginez que la marée revient toutes les six heures. Elle serait sacrément rapide pour ce trajet entre New York et nos côtes atlantiques !

Reprenons. La Lune, ce satellite de la Terre très proche d’elle, exerce une attraction qui va déformer la surface des océans. Pour simplifier, l’eau va se gonfler, à l’image des films de science-fiction. Car, comme un aimant, l’endroit de la Terre le plus près de la Lune va subir une forte attraction. La rotation de la Terre souvenons-nous, elle tourne ! va changer la position de ce point. Le Soleil entre en jeu, mais son effet est moindre. Les marées naissent ainsi.

Le grand jeu du Soleil

Les grandes marées, c’est-à-dire celles qui dépassent les 100 de coefficient (sur 120), se retrouvent dans deux cas de figure : quand la Lune et le Soleil sont alignés (surtout quand ils sont le plus proches de la Terre), car leurs forces d’attraction s’additionnent.

Mais aussi au moment des équinoxes, deux fois par an, vers le 20 mars et le 23 septembre, quand le Soleil se trouve à la verticale de l’équateur. Son effet sur la Terre, d’ordinaire limité, est alors maximal. Place aux grandes marées d’équinoxe.

Quand on cumule un alignement de la Lune, du Soleil, de la Terre, plus une marée d’équinoxe, c’est la totale ! On peut alors assister à des marées exceptionnelles.

À l’inverse, quand la Terre, la Lune et le Soleil forment un angle à 90°, les forces d’attraction sont annulées. On entre en période de mortes-eaux (coefficient de 20 à 70).

L’équinoxe de printemps approche et, avec lui, les grandes marées. Bonne pêche.

 

Texte et photo : Alexandre Marsat

Chronique réalisée en collaboration avec le Mag de Sud Ouest. http://www.sudouest.fr/lemag/

Photo de couverture : © Julien Picard-Monnet

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