anti inflammatoire

Anti-inflammatoires et plantes à bannir ? Vitamine C et nicotine protectrices ? Voici quelques pistes à l’étude pour réduire ses risques d’attraper le Covid-19 ou d’aggraver son état en cas d’infection.

 

Depuis le 14 mars, les autorités sanitaires françaises déconseillent l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens « AINS » (ibuprofène, kétoprofène…) chez des patients atteints ou suspects d’être atteints de Covid-19. En cause : la survenue d’ « événements indésirables graves » consécutifs à la prise de ces médicaments. Si cette mise en garde fait consensus en France, ce n’est pas encore le cas au niveau européen.

L’Agence européenne du médicament (EMA) a indiqué dans un communiqué diffusé le 18 mars 2020qu’il n’existait à ce moment-là « aucune preuve scientifique établissant un lien entre l’ibuprofène et l’aggravation du Covid-19 ». Dans le doute, mieux vaut s’abstenir et traiter la fièvre et les douleurs dans le cadre de cette pathologie ou de toute autre virose respiratoire par du paracétamol, sans dépasser la dose de 60 mg/kg/jour et de 3g/jour (chez un adulte).

Curcuma, harpagophytum, saule…Une vingtaine de plantes à éviter

Par ailleurs, dans un avis publié début avril, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) met en garde contre l’usage d’une vingtaine de plantes en compléments alimentaires : possédant des propriétés anti-inflammatoires, elles pourraient perturber la réponse immunitaire et inflammatoire, utile pour lutter contre l’infection par le SARS-CoV-2.

Les plantes visées peuvent contenir :

  • des dérivés de l’acide salicylique (analogues de l’aspirine), telles que le saule, la reine des prés, le bouleau, le peuplier, la verge d’or, les polygalas ;
  • d’autres anti-inflammatoires végétaux, telles que l’harpagophytum, les échinacées, le curcuma, la griffe du chat (appelée aussi liane du Pérou), les plantes des genres Boswellia et Commiphora.

L’Anses recommande aux personnes consommant des compléments alimentaires contenant l’une ou plusieurs de ces plantes dans un but préventif de suspendre immédiatement cette consommation dès l’apparition des premiers symptômes du Covid-19. Et aux personnes qui en consomment dans un contexte de pathologies inflammatoires chroniques de discuter impérativement avec leur médecin de la pertinence de poursuivre ou non leur consommation.

Des vitamines et…

D’autre part, en cette période d’épidémie de Covid-19 et de confinement qui peut nous priver de soleil nécessaire à la synthèse de vitamine D, l’Anses recommande d’assurer un apport suffisant en cette vitamine. Elle joue un rôle essentiel dans le renforcement des défenses immunitaires et de notre squelette. Pour ce faire, miser sur les poissons gras (hareng, sardine, maquereau, saumon…), le fromage et les produits laitiers enrichis en vitamine D, les abats (notamment le foie, l’huile de foie de morue…), les jaunes d’œuf, la viande, le beurre et les margarines… En plus de s’exposer au soleil depuis une fenêtre ouverte, à défaut de jardin, de terrasse ou de balcon.

Enfin, le rôle protecteur de la vitamine C et celui de la nicotine restent à prouver. Toutefois, dans l’essai thérapeutique « Coverage » que le CHU de Bordeaux a lancé récemment, un groupe de patients ne bénéficient « que » d’un cocktail de vitamines dont la « C ». La Chine et la Corée du Sud auraient d’ailleurs guéri des malades en leur administrant de fortes doses de vitamine C en intraveineuse, par perfusion.

…de la nicotine ?

Quant à la nicotine, elle pourrait protéger du SARS-CoV-2 en se fixant sur les récepteurs « ACE2 » utilisés par le coronavirus pour pénétrer dans les cellules. Pour vérifier cette hypothèse, une étude est lancée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, avec administration de patchs nicotiniques à différents dosages en préventifs à des soignants, en thérapeutique à des patients hospitalisés voire en réanimation.

Ce qui est clair : les fumeurs sont moins touchés par le SARS-CoV-2 que le restant de la population. Mais quand ils le sont, leur forme est plus grave, peut-être parce qu’ils sont forcés de se sevrer à l’hôpital ? Rappelons néanmoins que le tabac fait plus de 200 morts par jour en France.

Florence Heimburger

 

Le CHU de Bordeaux réalise un essai clinique inédit pour désengorger les hôpitaux

Image par Summer Malik de Pixabay

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