vegan

Le véganisme progresse dans nos sociétés occidentales. Ce mode de vie qui passe par le régime végétalien, excluant tout produit d’origine animale, n’entraîne-t-il pas des carences ? Le point avec le Dr Catherine Lacrosnière, experte en nutrition et auteure de plusieurs livres dans ce domaine.

 

Selon une enquête du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) publiée en 2018, la consommation de viande en France a baissé de 12 % en dix ans. La même année, les ventes de produits végans et végétariens ont fait un bond de 24 % dans l’Hexagone (source : étude de l’institut d’études économiques privé Xerfi). Souci du bien-être animal, de l’environnement, de sa santé : les raisons sont multiples.

Certains Français, végans, vont plus loin et excluent tous les produits issus de l’exploitation animale : les sacs en cuirs, les pulls en cachemire, mérinos, mohair, angora ou alpaga; végétaliens, ils ne mangent ni viande ni poisson, ni même des œufs, des produits laitiers ou encore du miel…

Gare aux carences !

Le régime végétalien est-il sans danger pour la santé ? « Bien conduit, le régime végétarien -qui, lui, n’exclut « que » la viande et le poisson- ne présente pas de risques, voire serait bénéfique à la santé cardiovasculaire. Pour un régime végétalien en revanche, l’aide d’un médecin nutritionniste ou d’un diététicien permet d’éviter des carences aux conséquences dramatiques », prévient le Docteur Catherine Lacrosnière, experte en nutrition*.

En effet, les végétaliens se privent de vitamine B12, que l’on trouve surtout dans la viande et le poisson et, dans une moindre mesure, le lait et les œufs. « Cette vitamine est essentielle à la formation des globules rouges et au fonctionnement normal du cerveau et du système nerveux, souligne la médecin. Les végétaliens doivent se supplémenter grâce à des compléments alimentaires ou des aliments enrichis (céréales du petit-déjeuner…) ».

Ils doivent aussi veiller à leur apport en iode en recourant au sel enrichi ou à des compléments alimentaires. Pour ce qui est du calcium, fer et autres oligo-éléments indispensables, les végétaliens subviennent en général à ces besoins : « De nombreux aliments d’origine végétale, comme les brocolis, les choux, le persil ou les amandes, et certaines eaux minérales sont riches en calcium. Par ailleurs, consommant fruits et légumes en quantité, les végétaliens absorbent bien le fer « vert » mais l’assimilabilité de celui-ci reste inférieure à celui de la viande. »

Pas chez les femmes enceintes ou allaitantes !

Quid des protéines ? « Il faut diversifier sa consommation de céréales et de légumineuses pour disposer des 9 acides aminés essentiels (que le corps ne peut synthétiser) indispensables à la fabrication de protéines. Exemples : coupler lentilles et pois chiches ou riz pour éviter tout déficit. »

Quant aux femmes enceintes ou allaitantes, elles doivent redoubler de prudence pour préserver le développement de l’enfant. « Mieux vaut alors s’en tenir à un régime omnivore », recommande l’experte.

Être végétalien sans mettre sa santé en danger nécessite de repenser complètement son alimentation.

*Elle est aussi auteur de plusieurs livres dont son dernier est : « L’Alimentation anti-inflammatoire – Naturellement healthy : Prévenir les maladies du siècle » (éd. Albin Michel, 2019).

 

Florence Heimburger

 

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Image par Jill Wellington de Pixabay

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