Sunset over sand dunes at Hengistbury Head beach near Christchurch in dorset

La moitié des plages de sable du monde pourraient disparaître d’ici la fin du siècle. C’est ce qui ressort d’une étude menée par le Centre commun de recherche de la Commission européenne. L’élévation du niveau des mers et de l’Océan, ainsi que la bétonisation des littoraux sont en cause. Mais il n’est pas trop tard pour agir

Ibiza ou Marbella ? Cannes ou Lacanau ? Quelle destination privilégier pour ses vacances au bord de l’eau ? Dans quelques décennies, la question de savoir où poser sa serviette pour mieux faire bronzette, paraîtra totalement incongrue. Car l’érosion grignote inexorablement les côtes des terres émergées.

Chronique d’une disparition annoncée

Si rien n’est fait pour ralentir ce phénomène déjà à l’œuvre, la moitié des plages de sable du monde pourrait disparaître d’ici la fin du siècle. Et ce, dans le pire des scénarios* étudiés par les chercheurs du Centre commun de recherche de la Commission européenne (JRC). Les résultats de cette étude, publiée le 2 mars dernier dans la revue Nature Climate Change, fait l’effet d’une douche froide… D’autant que la France pourrait perdre pour sa part 53,2% de ses plages, soit 1.937 km de côtes sablonneuses. Dans les territoires ultra-marins, Mayotte fait partie des régions du monde qui paieront un lourd tribut à l’érosion. Plus de 60% de ses côtes risquent ainsi d’être concernées.

Le réchauffement climatique en cause

La hausse du niveau moyen de l’Océan liée au réchauffement climatique fait partie des causes clairement identifiées. Les activités humaines et les nouvelles constructions jouent également un rôle non négligeable, en retenant les sédiments nécessaires à la régénération des plages. Or, les conséquences de cette situation sont loin d’être anecdotiques : « Outre leur importance pour le tourisme, les plages de sable constituent souvent la première ligne de défense contre les tempêtes côtières et les inondations, rappelle Michalis Vousdoukas, principal auteur de l’étude. Sans elles, les impacts des événements météorologiques extrêmes seront probablement plus élevésNous devons nous préparer » que ce soit à l’échelle nationale, régionale ou territoriale.

Alexandrine Civard-Racinais

* Dans le modèle climatique le plus optimiste (postulant un réchauffement climatique limité à 3°C en 2100) cette disparition affecterait « seulement » un gros tiers des plages.

 

En Nouvelle Aquitaine, trois réponses possibles

« Le littoral aquitain est exposé à plusieurs aléas, les plus préoccupants étant l’aléa érosion et l’aléa submersion », estiment les experts du Comité Scientifique Régional AcclimaTerra dans leur rapport « Anticiper les changements climatiques en Nouvelle Aquitaine pour agir dans les territoires » (chapitre Modifications physiques du littoral). Face à ces risques avec lesquels il faut désormais « envisager de vivre », trois adaptations sont possibles : « la protection, le repli stratégique (de certaines activités humaines) ou l’atténuation » du risque ».

Dans les cinq années qui viennent, 50 millions d’euros devraient être alloués à la mise en œuvre de réalisations concrètes décidées dans le cadre de stratégies locales de gestion de la bande côtière. De Soulac-sur-mer à la côte basque, l’heure est maintenant à l’action.

• Pour accéder au Rapport sur l’état des connaissances sur les effets du changement climatique sur le littoral aquitain (2 volumes) : www.acclimaterra.fr

• Pour comprendre la stratégie de gestion de la bande côtière portée par la Région et les territoires :  https://www.giplittoral.fr/gestion-bande-cotiere

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