procrastinationRelaxed office worker lying on desk and looking through financial papers in office

Pour donner le meilleur exemple de procrastination, il aurait été facile de remettre cette chronique au lendemain. Mais cette page aurait été blanche. Or, quand on repousse quelque chose au lendemain, c’est pour occuper le temps présent par une activité plus stimulante ou plus réconfortante

C’est bien le sens même de la procrastination : trouver quelque chose de mieux à faire. Mais cette procrastination a de bien mauvais effets. Repousser au lendemain un travail que nous devons absolument effectuer, et c’est la culpabilité qui nous saisit. Vous voyez ce que je veux dire ? Alors, pourquoi ne pas s’atteler à la tâche avec entrain pour passer à autre chose, se satisfaire du travail accompli et profiter du temps qui reste ?

L’explication vient de notre fonctionnement, du fait que nous sommes doués d’intelligence : avant de réaliser une action, nous évaluons le ratio bénéfice/coût. Si le travail à accomplir est plus embêtant ou fatigant que ce qu’il va nous rapporter… nous passons à autre chose. Et puis, celles et ceux qui sont habitués à travailler dans l’urgence ne savent plus faire autrement que d’attendre le dernier moment pour s’y mettre. On se trouve plus efficace et meilleur en réalisant ce travail à la dernière minute. Alors, on peut se dire que les meilleurs d’entre nous sont de purs procrastinateurs. Au premier rang desquels, on trouve Victor Hugo – l’auteur prolifique ayant longtemps repoussé l’écriture de « Notre-Dame-de-Paris », préférant se consacrer notamment à « Hernani » – ce n’est que la menace d’un procès de son éditeur qui le mettra au travail. Et, plus près de nous, Steve Jobs, fondateur d’Apple, a lancé ses produits à succès grâce à la procrastination, faisant dire aux observateurs qu’elle est l’ennemi de la productivité mais l’amie de la créativité.
Pour Diane Ballonad Rolland, auteur du livre « J’arrête de procrastiner ! 21jours pour changer » (1) : « Bien que le procrastinateur ait conscience de son attitude, il la cache en se réfugiant derrière des “excuses”. Il est même le champion toutes catégories de l’excuse, un véritable expert en la matière, tentant aussi bien de convaincre les autres que soi-même de sa bonne volonté ! » Vous voilà démasqué.

(1) ou « 21 jours pour arrêter de tout remettre au lendemain », éd. Eyrolles, 214 p, 11,90€.

Newsletter Curieux !
Recevez chaque semaine la newsletter qui démêle le vrai du faux et aiguise votre curiosité !