dormir avec son bebe

Les futurs parents sont souvent partagés sur la question : mon bébé peut-il dormir dans notre lit ? Les avis sont partagés et le débat loin d’être tranché, autant prendre la bonne décision en connaissance de cause

« C’est une mauvaise habitude » ou encore « Ton bébé ne voudra pas dormir dans son lit s’il fait ses nuits dans ton lit ». Autant de petites phrases que de nombreux parents ont entendu lorsqu’ils on ont opté pour le cododo.

La pratique ne date pas d’hier, jadis fréquente dans les familles modestes où lits et chambres manquaient. Mais aujourd’hui, partager son lit avec bébé interroge. Le « co-slepping » ou « bedsharing », termes branchés débarqués des États-Unis, est tendance ces dernières années. Cependant, le sujet fait rage entre les pour qui voient dans cette pratique de nombreux avantages, en particulier pour allaiter et les contre. Ces derniers pointent du doigt des risques accrus de mort subite du nouveau-né.

Avant de s’enflammer, mieux vaut se référer aux recommandations notées dans le nouveau carnet de santé. Il est mentionné : « Dès la naissance, couchez votre bébé sur le dos, à plat, dans son propre lit, dans une turbulette ou une gigoteuse adaptée à sa taille » et « utiliser un lit à barreaux sans tour de lit » . De même il est précisé qu’il est « préférable, si cela est possible, de placer le lit de votre bébé dans votre chambre pour les six premiers mois au minimum ». En outre, il est indiqué que « les lits d’adultes, fauteuils, canapés, poufs ne sont pas adaptés pour le sommeil des nourrissons, y compris pour une courte sieste » enfin que « respecter ces conseils permet de réduire le risque de mort inattendue du nourrisson ». Dont acte.

Des études qui laissent planer le doute

La pratique du cododo n’est pas sans risques avec un possible étouffement par l’un des parents, risque aggravé en cas de prise de somnifère, alcool ou drogue, et par la literie (couette, oreiller, draps, peluches…). Le risque le plus important est bien la mort subite du nourrisson d’après une enquête publiée en juillet 2014 par la revue américaine Pediatrics.

Les auteurs ont étudié 8.207 cas de décès survenus entre 2004 et 2012 aux États-Unis, montrant que 73 % de ces décès de moins de 3 ans avaient succombé durant leur sommeil à cause de cette pratique, pourcentage réduit à 58,9 % pour les 4 -12 mois.

L’étude de Bob Carpenter, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine parue dans le British Medical Journal va aussi dans ce sens. Il a analysé les résultats de cinq études soit 1 472 cas de mort subite et conclut que 22,2% des décès étaient imputables au cododo.

Bien que nombreuses, les études sont souvent controversées et contradictoires. Ainsi, celle de A. H. Zankaran, dévoilée en 2000 à Auckland, montrait qu’au Canada, lorsque l’allaitement et le cododo étaient pratiqués, les décès par mort subite étaient réduits. Cet argument est relayé par La Leche League, favorable à l’allaitement, sur son site www.lllfrance.org

Difficile donc d’en tirer des conclusions irréfutables. Cependant, le cododo implique de respecter quelques règles pour éviter tous risques. A savoir : ne pas fumer, ni consommer alcool ou drogue, coucher bébé sur un matelas ferme, du côté de la mère (pas au centre) et contre un mur pour éviter la chute. Le bébé doit dormir dans son gigoteuse, sur la couette, et les animaux de compagnie sont interdits das la chambre.

Il est préférable d’opter pour un berceau spécial cododo, dont un côté s’ouvre et se fixe contre le lit, près de la mère pour faciliter les tétées. Enfin, d’autres dangers sont à prendre en compte, l’hyperthermie lorsque l’enfant est trop couvert et le tabagisme passif si un parent fume.

Corinne Mérigaud

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