Mount Everest from Kala Patthar, way to mount Everest base camp, khumbu valley, Nepal

Tensions sur les sommets de l’Everest, difficultés iraniennes à cause des sanctions économiques, sévérité des peines à l’encontre des contrevenants… la crise sanitaire renforce désormais des tendances générales. D’autant qu’aucun endroit du monde n’est à l’abri

Népal : L’Everest envahit par la Covid-19

Malgré l’épidémie, le Népal a ouvert la saison des ascensions de l’Everest et des sommets alentours. Pourtant, les témoignages s’accumulent pour décrire une situation catastrophique au camp de base. Et ce d’autant plus que de nombreuses maladies dues à l’altitude et au froid peuvent se confondre avec les symptômes de la Covid-19. Et les médecins du camp de base se plaignent de ne pas avoir le droit d’effectuer des tests PCR.

Le gouvernement népalais, face à une explosion des cas dans le pays, refuse d’admettre que le camp de base est lui aussi concerné. Les alpinistes dépensent 11 000 dollars pour obtenir un permis d’ascension et plus de 40 000 dollars pour payer l’expédition. De fait, un record d’autorisations ont été accordées cette année.

Parallèlement, le gouvernement demande aux alpinistes de ramener leurs bouteilles d’oxygène au lieu de les abandonner sur place. Elles serviront à faire face à la pénurie pour soigner les malades graves.

Face à cette situation, la Chine (qui contrôle la face nord de l’Everest) a ordonné que soit mis en place une ligne de séparation sur le sommet afin que les alpinistes qui viennent du Népal ne puissent croiser ceux qui viennent de Chine et sont régulièrement testés.

Iran : Pire avec les sanctions

Une quatrième vague du virus touche l’Iran et c’est la pire depuis le début de la pandémie. Dans le plus grand cimetière du pays, on enregistre plus d’enterrements que durant la guerre Iran-Irak. A l’origine de ce dérapage, il y a essentiellement les fêtes du nouvel an perse, fin mars, durant lesquelles les gens se sont beaucoup rencontrés. Malgré un confinement partiel, le pays n’arrive pas à enrayer la hausse des cas, notamment parce que les transports sont pleins. Mais les gens n’ont pas d’autre choix que d’aller travailler.

La situation est nettement aggravée par les sanctions qui touchent le pays à l’initiative des États-Unis. Même s’il y a des exemptions pour raisons humanitaires, l’Iran ne trouve pas de banque qui puisse lui prêter de quoi acheter des respirateurs, des médicaments, des vêtements de protection pour les personnels médicaux. Même les vaccins sont comptés : le pays n’en a reçu que 700 000. Mais lui-même refuse d’en recevoir s’ils viennent des États-Unis ou de Grande-Bretagne.

Cambodge, Australie, Philippines : On ne plaisante pas avec le virus

Au Cambodge, un directeur-adjoint de la police a été condamné à un an de prison ferme pour avoir organisé une fête malgré les interdictions. Ici, une entorse aux règles de quarantaine peut coûter jusqu’à trois années derrière les barreaux.

Une sévérité que l’Australie envisage : le pays prévoit jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 42 000 euros d’amende pour toute personne qui reviendrait d’un pays pour lequel le gouvernement a émis une interdiction de voyager. Cela fait suite à l’histoire de deux Australiens revenant d’Inde en passant par Doha, au Qatar, grâce à quoi ils ont pu contourner les mesures préventives.

Aux Philippines, le président a ordonné l’emprisonnement de toute personne qui ne porterait pas correctement son masque. Ici, les peines sont particulièrement sévères et un homme est même mort après avoir dû effectuer 100 squats pour contravention aux règles du confinement.

Grande-Bretagne : Chaque kilo compte

Le poids joue un rôle conséquent dans la gravité de la maladie. Selon une étude statistique sur près de 7 millions de Britanniques, un indice de masse corporelle (IMC) de 23 aggrave déjà la maladie. Ceci alors que l’indice 23 est considéré comme l’IMC charnière entre le poids normal et le surpoids léger. Chaque point d’IMC supplémentaire accroît de 5% la probabilité d’hospitalisation et de 10% celle d’être placé en réanimation. Cet impact est particulièrement sensible en dessous de 40 ans alors qu’il ne joue qu’un faible rôle au dessus de 80 ans.

Jean-Luc Eluard

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