«Mais c’est pour mieux voler, mon enfant ! » répondrait le loup du « Petit Chaperon rouge ». Et, d’ailleurs, c’est toujours une affaire de bestiole : ce petit bout des ailes qui remonte est directement inspiré de l’aigle des steppes et de sa capacité à planer

En fait, ce relèvement diminue les vortex d’air (tourbillons) qui se forment au bout des ailes, et permet donc d’abaisser la consommation de carburant en diminuant les turbulences. Depuis l’« Éole » de Clément Ader, qui s’inspirait trait pour trait des ailes d’une chauve-souris et qui fut le premier « avion » à dépasser les cinq secondes de vol, l’aéronautique n’a eu de cesse de s’inspirer de la nature et donc forcément, puisqu’on est en l’air, des oiseaux.

C’est ainsi que les parties mobiles des ailes d’avion (spoilers et ailerons) reproduisent la capacité des oiseaux à modifier la surface et l’orientation de leurs ailes au décollage, à l’atterrissage ou en fonction des conditions atmosphériques. De la même manière, les ailes d’avion sont creuses comme celles des oiseaux pour alléger le vol. Désormais, le biomimétisme, ou la capacité de s’inspirer de la nature pour en reproduire les mécanismes afin de gagner en efficacité, est une discipline qui a le vent en poupe.

Puisque, a priori, avec des millions d’années d’évolution derrière elle, c’est la nature qui présente les systèmes les plus performants.

L’aéronautique, encore elle, est particulièrement en pointe dans ce domaine : on a découvert que les requins, qui sont parmi les plus aérodynamiques des animaux marins, ont une peau qui n’est pas lisse mais qui comporte des structures en rainures permettant une meilleure pénétration dans l’eau (et donc, potentiellement, dans l’air).
Airbus s’y intéresse de près : l’entreprise travaille à des carlingues sur le même modèle. De la même manière qu’elle se passionne pour la capacité du lotus à repousser l’eau (hydrophobie) et à toujours rester propre, ce qui, adapté aux fuselages, permettrait de lutter contre le givre.

Et si le biomimétisme est à la mode, il n’est pas nouveau. L’inventeur du Velcro (1941) en a eu l’idée en étudiant les graines de bardanes qui restaient accrochées à son pull et à son chien. Plus tôt encore, Réaumur (celui-là même qui a une station de métro à Paris) eut l’idée de fabriquer du papier à partir de bois et non de chiffons comme avant en observant des guêpes faire leur nid (qui a la texture du papier) et en mastiquant ses montants de fenêtres. Reste maintenant à s’inspirer des bonobos pour résoudre les conflits…

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