Ils regardent goguenard passer les souris, répondent à leur nom sans moufter… certains vont même jusqu’à rapporter la ba-balle. De plus en plus de chats ont des comportements qui ressemblent à ceux des chiens. Au point que le nom de chat-chien a été créé pour les désigner. Une nouvelle espèce ?
Contrairement au chien qui est un animal sociable (le loup, son ancêtre, vit en meute) et qui a tout de suite cherché le même type de relation avec l’Homme, le chat est un solitaire. A l’état sauvage, Félis Lybica, le premier chat sauvage proche de l’humain, ne cherche la compagnie de ses congénères que pour la reproduction.
Si le chat s’approche de l’Homme il y a 10 000 ans, c’est uniquement par un intérêt commun bien compris : il chasse les souris qui menacent les récoltes de l’Homme devenu sédentaire. A part ça, chacun reste dans son coin et c’est très bien comme ça. Et dans un monde essentiellement rural, cela reste plus ou moins ainsi jusqu’au milieu du XX ème siècle.
Votre chat vous comprend (presque)
Mais dans une société de plus en plus urbaine, où l’espace manque, le chien a moins la côte : de 10 millions de chiens en France à la fin du XX ème siècle, nous sommes passés aujourd’hui à 7 millions. Les chats ont très largement comblé la différence.
Et du rôle d’animal semi-sauvage, le chat est passé à celui de compagnon. Certes, il n’est pas naturellement sociable mais comme il se développe accompagné de sa mère, il a tout de même les capacités nécessaires pour développer un attachement.
Comme le montre une étude de l’université d’Oakland, il est capable de comprendre certaines expressions faciales humaines. Que ce soit en vue d’obtenir une récompense ou par empathie reste à déterminer. Mais à partir de là, par imprégnation, sélection des espèces les plus affectueuses ou « dressage » involontaire, en l’espace de quelques générations félines, on est passé d’un chat indépendant à un chat incapable de se nourrir seul.
Ils miaulent pour se faire entendre des humains…
Et c’est un chat de plus en plus bruyant dans la mesure où il a compris que l’humain est plus sensible au bruit qu’à ses autres manières de communiquer avec ses congénères que sont le frottement pour laisser son odeur corporelle ou le petit pipi pour marquer son territoire. De fait, des chercheurs coréens ont montré que plus les chats sont sociabilisés, plus ils miaulent.
Et de fait, en fonction de leurs maîtres, ils développent un langage qui n’est pas celui du chat en général mais celui qui est propre à la relation avec son maître. Une manière d’attirer l’attention de la manière la plus efficace possible.
Et ce n’est pas fini. Jusqu’alors on considérait que seuls les singes, bien sûr, mais aussi les orques, les éléphants, les dauphins, les pies et les chiens étaient capables d’imiter un comportement humain. Une étude hongroise vient d’ajouter le chat à cette courte liste. Le chat testé a été capable de reproduire 81% des actions qu’on lui montrait, en se servant par imitation de ses membres comme de membres humains. Il ne s’agit bien sûr que d’un seul chat. Mais on pensait jusqu’à présent qu’aucun d’entre eux n’avait ce genre de capacité cognitives.
Si ça continue, ils vont devenir plus humains que nous.
Jean Luc Eluard
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