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Pour bien appréhender une information, il importe de savoir qui la délivre et dans quel but

C’est l’un des premiers réflexes journalistiques à l’heure de recevoir ou de vérifier une information : se demander qui est la personne qui parle, quel est son intérêt, d’où elle tire ses renseignements, etc. En somme, identifier une source et évaluer sa crédibilité. Pour le grand public, l’enjeu est à peu près le même : savoir qui diffuse une information permet de mieux la comprendre, l’appréhender, d’avoir un regard critique sur celle-ci mais aussi de déterminer (et ce n’est pas le moins important) si elle est crédible ou non.

Les fausses informations des sites de « réinformation »

Le point de la véracité d’une information est même l’enjeu majeur. Savoir que ce qu’on lit a été produit par des personnes qui sont des journalistes est, le plus souvent, la garantie d’être face à une information qui est sourcée, qui a été vérifiée, recoupée avant d’être délivrée. Ce n’est certes pas une garantie absolue : il arrive que des médias professionnels commettent des erreurs. Mais ils ne diffuseront pas sciemment une fake news, soit une fausse information délibérément destinée à tromper le grand public sur un sujet. C’est toute la différence avec d’autres producteurs d’information, à l’image des sites dits de « réinformation » qui se sont multipliés ces derniers mois. Ceux-là diffusent, le plus souvent à des fins idéologiques, des informations totalement erronées ou seulement très partiellement vraies, mais en aucun cas recoupées ou vérifiées.

Pour résumer, les médias professionnels ont pour vocation première d’informer. Mal le faire, c’est signer à terme leur arrêt de mort. Leur intérêt est de produire de l’information de qualité. Si l’on est sur le site d’un média, il y a donc toutes les chances qu’on lise des informations vraies. 

Subjectivité et authenticité

Pour autant, l’authenticité d’une information n’est pas le seul point qui compte pour pouvoir bien l’appréhender. Comprendre quel média professionnel la diffuse, c’est aussi essayer de voir, au-delà, pourquoi et comment il choisit de la présenter. Il y a des informations qui vont s’imposer en bonne place dans tous les médias : un résultat sportif majeur, une catastrophe, etc.

Mais la plupart des informations ont été hiérarchisées par les journalistes, c’est-à-dire qu’ils ont choisi de parler d’un sujet puis de le placer en Une de leur journal ou au début de leur flash info, par exemple.

Contrairement à une idée répandue, beaucoup de journalistes ne croient pas à l’objectivité de leur travail ; parler d’un sujet, c’est déjà faire un choix. Utiliser des mots pour aborder un thème, c’est encore faire un choix. Certains journaux vont ainsi parler de « charges sociales », d’autres de « cotisations sociales » pour évoquer un même sujet : le vocabulaire lui non plus n’est pas neutre.

Les journalistes sont tenus de présenter un travail qui présente des éléments incontestables : chiffres, déclarations authentiques, etc. Mais la manière de construire leur travail peut aussi, dans certains cas, s’inscrire dans un cadre idéologique. Il existe ainsi, par exemple, des médias dits de gauche et des médias dits de droite. Ce qu’ils produisent n’est pas factuellement faux, mais leurs choix ne sont cependant ni objectifs ni neutres. Identifier la sensibilité, politique notamment, d’un média lorsque l’on est face à une information est donc indispensable pour bien l’appréhender. 

Retrouvez tous les articles de notre série sur l’esprit critique ici.

Jean Berthelot de La Glétais

Avec le soutien du ministère de la Culture

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