Asian young man sleeping on sofa. Male relaxing or napping on couch.

Vous aviez le choix : élever des chèvres ou des ados. Finalement, vous n’aviez pas assez de terrain, vous avez opté pour des ados et vous le regrettez : le regard morne et le geste mou, il a moins fière allure qu’une biquette. Mais ce n’est pas sa faute s’il se vautre dans une attitude larvesque : être ado, c’est épuisant

On est confronté à l’achèvement du corps que l’on trimballe depuis la naissance et, si l’on pardonne au nourrisson de ronfler les trois quarts du temps parce que ça repose ses parents, en plus de lui, on le pardonne moins à un ado qui se trouve confronté aux difficultés d’un corps qui grandit. Jusqu’à 6 ans, garçons et filles se développent au même rythme. Entre 6 et 8 ans, c’est variable. Mais à partir de 10 ans chez les filles et 12 ans chez les garçons, ça explose. Alors que jusqu’à présent l’adorable bambin grandissait d’environ 5 centimètres par an, il démarre une poussée de 7 à 9 centimètres annuels qui coûte cher en habits et en énergie.

En tout, un garçon prend 28 centimètres et une fille 25 pendant sa puberté. Mais le pire, c’est qu’ils le font dans le désordre. Chez une adolescente, ce sont les jambes qui s’étirent dès 10 ans, puis la colonne vertébrale à 14 ans, avant que le pelvis s’élargisse jusqu’à 18 ans. Pour le sexe opposé, cela prend du retard, mais à 12 ans ses pieds et ses mains prennent l’allure de palmes, les jambes embrayent à 14 ans avant le dos à 16 ans, puis le nez et les oreilles à 18 ans.

D’ailleurs, ces deux membres ne cessent de grandir, raison pour laquelle les personnes âgées ont le nez et les oreilles plus grandes qu’à l’âge adulte. Toutes ces modifications sont contrôlées par le cervelet qui, jusqu’alors, se chargeait de la mobilité. Un travail tranquille jusqu’à la fin de l’enfance, puisque le corps n’avait pas trop changé dans ces proportions. Mais avec tous ces changements pas très coordonnés qui commencent à partir de 10 ans, cette partie du cerveau se retrouve dépassée par les événements. Elle ne sait plus où se trouve le centre de gravité du corps, d’où l’impression de maladresse de l’adulte en devenir. La mollesse vient aussi du fait que les muscles ne suivent pas la croissance du squelette et qu’ils gardent longtemps leur fragilité enfantine.

En définitive, ils sont trop faibles pour ce grand corps. C’est pourquoi les jeunes s’affalent lorsqu’ils s’assoient. Mais pas n’importe comment : dans un canapé comme sur une chaise d’école, ils font un angle de 127 degrés qui est, comme c’est bizarre, l’inclinaison que fait le corps des spationautes en apesanteur. Parce que c’est la position optimale pour soulager les tensions musculaires. Bref, vous regrettez vos chèvres alors que vous avez un voyageur de l’espace : vous manquez d’ambition !

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