Prise de poids et risques cardio-vasculaires, le gras serait mauvais pour la santé. De nombreuses études prouvent pourtant que certaines graisses sont très bonnes pour l’organisme. Il suffit de bien les choisir. Démêlons le vrai du faux

Si nous craignons toujours les aliments trop gras, certaines matières grasses (ou lipides), les acides gras insaturés, sont très bonnes pour l’organisme voire indispensables pour notre santé. C’est le cas des oméga 6, essentiellement présents dans les huiles végétales, graines et céréales.  

Les oméga 6 réduisent les risques de maladies cardio-vasculaires, et interviennent dans l’équilibre des prostaglandines (molécules d’acides gras), qui régulent l’inflammation dans le corps. Ceci explique en partie que les sportifs, qui mangent moins de matières grasses, sont plus souvent sujets à des problèmes physiologiques, comme des tendinites ou des blessures articulaires.  

Ces graisses bénéfiques

Certaines graisses permettent quant à elles… de brûler les graisses ! L’oméga 3, un autre acide gras insaturé, présent dans le hareng ou le saumon, a de nombreux bienfaits pour le corps. Une étude américaine réalisée en 2010 confirme qu’en consommer régulièrement permet une meilleure répartition des aliments dans le corps, et réduit les risques de stocker la graisse et de prendre du poids. Il est essentiel de consommer des oméga 3 : le corps humain ne les fabrique pas naturellement. 

Le plus important, si l’on veut surveiller sa ligne, est de distinguer les deux grandes familles des graisses alimentaires. Si les oméga 3, 6 et 9 sont considérés comme “bénéfiques”, ce n’est pas le cas des graisses saturées et trans. Présentes dans certains produits laitiers industriels, l’huile de palme ou les plats préparés, leur consommation est à quantifier.  

Ingérer trop de graisses saturées et trans peut augmenter le taux de “mauvais” cholestérol dans l’organisme, et être à l’origine de problèmes cardio-vasculaires et du diabète de type 2. Et si vous aviez peur de prendre du poids à cause de votre consommation de matière grasse, différentes études ont démontré que consommer de la graisse “bénéfique” de manière isolée n’a pas d’influence sur le poids comme le dévoile cette étude.

Les graisses les plus nocives sont déjà dans notre corps

L’une des graisses les plus dangereuses pour nous est déjà dans notre organisme ! Le corps est composé de nombreuses graisses différentes, mais un type en particulier mérite d’être surveillé. Il s’agit des graisses abdominales, situées sous la peau, au niveau du ventre, et des graisses viscérales, situées dans l’abdomen et entourant les viscères. Une étude américaine, réalisée en 2012, a démontré que des personnes avec un poids “normal”, mais avec trop de graisse abdominale étaient en moins bonne santé que les personnes obèses. Comment expliquer ce phénomène, totalement illogique au premier abord ?  

Ces graisses sont plus nocives d’un point de vue cardio-vasculaires car elles sécrètent plus de substances inflammatoires. Le sang qui part du tissu gras de l’abdomen se retrouve directement dans le foie. Ce qui favorise l’insulino-résistance : l’insuline, l’hormone pancréatique qui permet de réguler le taux de sucre dans le sang, fonctionne moins bien. Et sur le moyen terme, cela peut favoriser l’apparition du diabète. Il reste donc important de faire de l’exercice, pour se débarrasser de cette graisse indésirable ! 

Nous sommes à tort tentés de se méfier davantage du gras que du sucre. Une idée reçue bien installée à cause de nombreuses actions de lobbying de la part de la puissante industrie sucrière. Comme nous l’expliquions dans Curieux.live : « Le gras aura vécu une guerre de Cent Ans contre lui, accusé de tous les maux. Mais c’est au tour du sucre d’être dans le viseur de tous les nutritionnistes et des médecins. La glorieuse époque du sucre est bientôt révolue mais la page est difficile à tourner. »

Vous savez maintenant quoi faire si vous voulez surveiller votre alimentation !  

Manon Gazin de Raucourt

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde et troisième années de cette école de journalisme.

Newsletter Curieux !
Recevez chaque semaine la newsletter qui démêle le vrai du faux et aiguise votre curiosité !