Small cubs of red fox, vulpes vulpes, discovering the grassy surroundings of their hole in summer. Two mammal siblings looking innocent while sitting out of their hole. Picturesque photo of little wild animals.

Rats, renards, souris et même parfois chats. Ils sont les bêtes noires des villes et des campagnes. Ce sont les espèces « nuisibles ». Attaques sanglantes dans les basses-cours, porteuses de maladies, etc., la liste est longue concernant leurs « méfaits ». Démêlons le vrai du faux

Voleurs de poules, grignoteurs de récoltes ou encore destructeurs de jardins. Ce sont les « nuisibles ». Renards, rats ou encore blaireaux sont les grands habitués de cette fameuse catégorie. Mais en premier lieu, pourquoi sont-elles nuisibles ?  

Le renard est l’indésirable numéro 1 des campagnes. Porteur de la rage, il a longtemps été victime de sa mauvaise réputation et de sa tendance à proliférer. En ville, on parle plutôt du rat. Ce rongeur porte est encore considéré comme le vecteur de la peste ou de la leptospirose aussi appelée « maladie du rat », transmissibles à l’homme. Il est aussi, dans la pensée collective, le représentant du « sale ».  

Plus rarement considéré comme nuisible, le putois, a lui aussi lui aussi la réputation d’être un pilleur des basses-cours et du petit gibier.

Une utilité souvent ignorée

Scientifiquement, une espèce nuisible n’existe pas. C’est avant tout une indigeste définition administrative. « Un organisme nuisible est un organisme dont tout ou partie des activités a des effets considérés, par certains acteurs, comme nuisant à la santé publique et/ou au bon déroulement de certaines activités humaines. »  Un peu comme les « mauvaises herbes » comme l’explique un botaniste pour le média Brut. Elles ne sont mauvaises que parce qu’on ne les veut pas dans nos jardins. Les espèces nuisibles ne le sont pas pour leur environnement mais pour l’Homme.   

Chaque renard participe à l’élimination de 3000 à 8000 rongeurs par an comme le campagnol, responsable, selon certaines études, de 40% des pertes dans les récoltes. Ils participent également par la même occasion à la régulation des populations de tiques. Moins de rongeurs, moins de tiques, donc moins de transmission des maladies qu’elles portent !  

Les rats à Paris dévorent 800 tonnes d’ordures par jour ! Ramené à leur population parisienne, cela revient environ à environ 292 000 tonnes par an. Dans une société qui a encore beaucoup de mal à gérer ses déchets, ils sont donc très importants. La liste des bienfaits de ces « nuisibles » est donc aussi longues que celle des défauts qu’on leur donne.  

Le classement de certaines espèces dans cette catégorie a d’ailleurs eu de lourdes conséquences sur leur population. Certaines passent d’une catégorie à l’autre, de nuisibles à quasi-menacés comme le putois ou le lapin de garenne. Les considérer comme nuisible peut donc nuire grandement à la biodiversité. 

Nuisible… surtout pour l’Homme

Dans la nature, chaque espèce est importante et a son rôle à jouer. Le terme d’espèce nuisible est donc ce qu’on peut appeler un terme anthropocentré comme l’explique le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse. C’est-à-dire qu’il se base uniquement sur l’impact sur l’être humain. L’utilité d’une espèce n’est donc mesurée que selon celle qu’elle a pour les humains.

Marie-Alix Hébrard

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde et troisième années de cette école de journalisme.

 

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