L’agriculture biologique représente un secteur dynamique. Pour autant, elle ne saurait être confondue avec la Biodynamie. Ces deux démarches sont néanmoins complémentaires et présentent des impacts positifs sur l’environnement. Explications

L’agriculture biologique et biodynamique partagent un socle de valeurs et de pratiques communes visant à préserver la santé des sols (1), des cultures, des animaux et des hommes. Cet engagement se traduit notamment par la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures et la lutte biologique.

Vous avez dit biodynamie ?

Démarche hybride, la biodynamie s’appuie également sur des pratiques spécifiques destinées, à « favoriser la vitalité des cultures et les processus de vie au sein de la ferme ou du jardin » considéré comme un organisme vivant. Cela passe par l’utilisation de « préparations biodynamiques » :  à base de plantes médicinales, de bouse de vache ou de cristaux de quartz, détaillées sur le site du Mouvement de l’agriculture biologique biodynamique (MABD). 

Le travail en biodynamie tient également compte des influences du Soleil, de la Lune, des planètes et du zodiaque sur le vivant. Raison pour laquelle elle est souvent qualifiée d’ésotérique par ses détracteurs. Ces derniers pointent aussi ses liens avec l’anthroposophie, courant de pensée fondé au début du XXe par le philosophe autrichien Rudolf Steiner, qui a donné lieu à des dérives.

Une meilleure qualité des sols en biodynamie

Si l’on s’en tient à la seule sphère agricole, ces pratiques ont-elles vraiment un impact positif sur la qualité des sols ? Oui répond un collectif de chercheurs, engagés dans le projet EcoVitiSol (2019-2022). Piloté par l’INRAE de Dijon, ce projet mené en Alsace et Bourgogne, se proposait d’étudier l’influence des différentes pratiques viticoles (conventionnel vs AB vs Biodynamie) sur la qualité microbiologique des sols. Il en ressort que 54% des vignes conduites en biodynamie et 44% des vignes conduites en AB présentent un bon état biologique, contre 35% des vignes en conventionnel. D’autres études seront menées sur d’autres territoires pour vérifier cette tendance.

Les parcelles travaillées en biodynamie sont aussi celles qui présentent le plus grand nombre de réseau d’interactions entre les diverses familles de micro-organismes du sol. Or plus les liens sont nombreux, plus la communauté de micro-organismes est fonctionnelle et stable. « Cela signifie quelle sera plus apte à remplir ses grandes fonctions de fertilité des sols et quelle sera plus résistante et résiliente, notamment face aux perturbations climatiques », commente Lionel Ranjard, directeur de recherche en écologie du sol et agroécologie à l’INRAE de Dijon, spécialiste de la microbiologie des sols.

Deux démarches en faveur de l’environnement bien notées

Ces deux démarches, adossées à des labels environnementaux (voir encadré ci-dessous), s’inscrivent dans une recherche de durabilité alimentaire. Mais tiennent-elles vraiment leurs promesses ? Oui, affirment les ONG WWF et Greenpeace au terme d’une étude approfondie sur l’impact environnemental et socio-économique de 11 démarches, publiée en juin 2021. Verdict : « Les démarches partageant le socle de l’agriculture biologique obtiennent des bénéfices socio-économiques et environnementaux forts et avérés. » Les labels AB et Demeter obtenant chacune la note de 4 sur 5 en matière de bénéfices environnementaux. A chacun de choisir ensuite en fonction de ses affinités.

(1) Lire l’article de The Conversation sur « l’importance de préserver la santé de nos sols« 

Pour aller plus loin : 

Ce qu’il faut retenir

• l’Agriculture Biologique est un mode de production soucieux du respect de la biodiversité, de la préservation des ressources naturelles et du bien-être animal. Il s’appuie sur un cahier des charges strict interdisant notamment l’utilisation des pesticides et des engrais de synthèse ou des OGM au profit d’alternatives plus respectueuses.

• La Biodynamie est une démarche holistique considérant la ferme ou le jardin comme un organisme vivant. Elle partage avec l’Agriculture biologique un socle commun de pratiques et développe des pratiques culturales spécifiques, notamment basées sur l’utilisation de préparations à base de plantes pour améliorer la santé des sols ou la qualité du compost.

Des labels pour s’y retrouver

 AB : ce label public, créé par la Commission européenne et le ministère de l’agriculture, permet d’identifier les produits issus de l’agriculture biologique. 

• Demeter : ce label privé, permet d’identifier les produits respectant les pratiques de la Biodynamie, selon le cahier des charges Demeter.

 Biodyvin : label privé, créé par le Syndicat International des Vignerons en Culture Bio-Dynamique (SIVCBD), pour faire connaître les vins produits selon les pratiques bio-dynamiques

Ces trois labels s’appuient sur des cahiers des charges plus ou moins stricts. Tous trois font partie des labels environnementaux recommandés par l’Adème.

Le WWF, Greenpeace et BASIC ont également mis en place un mini site accessible à tous.

Alexandrine Civard-Racinais

Avec le soutien du ministère de la Culture

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