Des pingouins sur les côtes aquitaines ? Eh oui, ces oiseaux marins fréquentent le golfe de Gascogne mais ne sont pas visibles depuis la côte car ils préfèrent la pleine mer, où ils peuvent plonger jusqu’à 8 mètres pour se nourrir.

Et ils ne sont pas les seuls. On recense pas moins d’une cinquantaine d’espèces d’oiseaux marins qui viennent ici à différentes périodes de l’année au gré de leur migration, quand ils ne sont pas sédentaires.
C’est en hiver que l’on observe le plus d’oiseaux car ils viennent passer la saison au chaud en quittant la Scandinavie, l’Islande ou le nord de l’Angleterre, où ils se sont reproduits au printemps. Les espèces majoritaires qui arrivent chez nous depuis fin octobre sont les alcidés, dont font partie les guillemots, les macareux et nos pingouins. Et on peut observer le fou de Bassan, ou encore le grand labbe.

D’autres réalisent une migration inverse en venant chercher la « fraîcheur » de nos eaux l’été en comparaison des eaux tropicales ou méridionales de leur domicile hivernal. Parmi ces visiteurs estivaux : les puffins des Baléares ou l’océanite tempête. Ce petit oiseau de la taille d’un moineau parcourt plus de
10 000 kilomètres pour venir sur nos côtes.

Pourquoi diable de telles migrations ?
« Le golfe de Gascogne se situe à la frontière entre les eaux boréales et les eaux méridionales, ce qui permet une très grande diversité d’espèces tant dans l’eau qu’au-dessus », explique Iker Castège, directeur du Centre de la mer de Biarritz.

Une remontée vers le nord

Mais quel rapport avec notre pingouin ? Prédateur supérieur comme tous ces oiseaux marins, il suit la ressource halieutique. C’est-à-dire tous les poissons dont il est friand. Et le golfe de Gascogne en présente une grande quantité.

De bas en haut de la chaîne alimentaire, tout ce petit monde se retrouve là.« Les oiseaux marins ont un métabolisme rapide, ils doivent donc suivre la ressource. Leur changement de répartition nous indique celui des poissons qu’ils exploitent de manière très visible. C’est un bon indicateur. »
Le pingouin est l’exemple type des espèces qui subissent localement les impacts du changement climatique car il est boréal, d’eau tempérée froide.
Chez nous, il est alors en limite sud de répartition. Il remonte vers le nord avec les poissons quittant nos eaux qui se réchauffent.

Présent, il y a peu, en très grand nombre, il disparaît petit à petit. La raréfaction est réelle : on a perdu plus de la moitié de la population dans le golfe de Gascogne ces trente dernières années. Il nous restera les peluches à offrir à Noël.

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