L’intelligence artificielle et les androïdes arrivent dans les centres de soins. Stimuler les patients, leur épargner certains risques… les objectifs sont divers. Exemples locaux en Nouvelle-Aquitaine

Depuis trois ans, la maison de retraite Les Balcons de Tivoli au Bouscat (33) a introduit le robot Zora, un androïde pourvu d’un logiciel santé dans différents ateliers thérapeutiques, notamment auprès de résidents souffrant de démences. « Nous l’utilisons pour faire l’accueil, assister la prof de gym ou de danse, co-animer des jeux (quizz, bingo, loto…)… », résume Fabienne Hosteins, animatrice dans cet EHPAD.

 

L’androïde Zora contre Alzheimer

« Il est très bien accueilli », assure l’employée. Doté d’une bouille et de grands yeux ronds, à l’allure humaine mais mesurant 58 cm seulement, Zora attire la sympathie et rompt l’isolement. « Des résidentes, atteintes de troubles cognitifs, en retrait et tristes, retrouvent la parole et le sourire ! », confie la responsable qui pilote l’androïde depuis sa tablette tactile.

C’est aussi un auxiliaire de soins : en faisant diversion, le robot permet d’enfiler les bas de contention à une patiente rétive…

Autre atout : «  Zora calme certains troubles psychiatriques, la maladie d’Alzheimer et démences apparentées et les déambulations nocturnes », affirme Sylvia Caillet, la directrice de l’EHPAD.

Une autre entreprise de Nouvelle-Aquitaine installée à Limoges, Cybedroïd, propose des robots (Leenby, Alice) à usage privé ou en milieu paramédical à l’attention de personnes âgées et/ou en situation de handicap. La Région Nouvelle-Aquitaine, l’Agence de développement et d’innovation Nouvelle-Aquitaine et la Chambre de commerce et d’industrie Aquitaine lui ont versé des aides spécifiques.

 

L’Intelligence artificielle contre les interactions entre médicaments

Le CHU de Bordeaux, lui, utilise l’intelligence artificielle pour lutter contre les mésusages des traitements, responsables de près de 20.000 décès en France et de 150.000 hospitalisations évitables. Le docteur Clément Goehrs, médecin diplômé en bio-informatique et en business, et co-fondateur président de la start-up Synapse Medicine, a lancé une plateforme unique au monde d’aide à la prescription, « Synapse ».

Fruit de la collaboration entre le CHU de Bordeaux et l’Université de Stanford, elle informe immédiatement des risques : « On photographie l’ordonnance. Puis, grâce aux algorithmes, on obtient les interactions médicamenteuses possibles, explique le docteur Goehrs. Cet outil fonctionne pour plus de 37.000 médicaments.

Brevetée en France et aux Etats-Unis, la technologie est disponible pour les médecins via une application mobile et un site internet. Elle pourrait être bientôt accessible au grand public.

Florence Heimburger

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