Or ce fruit est un cucurbitacée comme toute la famille des courges. Considéré d’abord comme légume, il est cultivé en Égypte 2 000 ans avant notre ère.
Longtemps consommé en salade (poivrée et vinaigrée), son arrivée sur les tables françaises est tardive. Il faut attendre la fin du XVe siècle pour que Charles VIII le rapporte des guerres d’Italie où il est apprécié depuis l’époque romaine.
C’est la Renaissance qui verra sa culture fleurir en Touraine pour alimenter les tables des châteaux de la Loire. Ici, on acclimate le melon Cantaloup dont le nom tire son origine des jardins vaticans de Cantalupi. La variété avait été rapportée d’Arménie pour les délicats palais des papes. Un fruit rare et cher, longtemps réservé à une élite.
Plus tard, ce Cantaloup sera implanté en Charente, d’où il tirera alors définitivement son nom, pour être consommé par une plus large population.
Là, les sols chauds et ensoleillés sont parfaits pour en faire le fruit mûr et sucré que l’on connaît aujourd’hui.
Car, attention, en dessous d’un certain taux de sucre (supérieur ou égal à 10 brix), le melon ne peut être commercialisé car il s’apparente alors aux cucurbitacées dont il est issu. Plus citrouille que melon…
Des Charentais verts et jaune
Dans la famille des melons charentais, il faut distinguer le vert et le jaune.
Le premier est souvent importé, de chair plus ferme et moins savoureuse. Le second est celui que l’on cultive dans nos régions. Son épiderme devient jaune quand il est parvenu à maturité alors que le Charentais vert demeure toujours vert.
Ce phénomène se produit grâce à l’éthylène qui se dégage du jaune lui donnant au passage plus de saveur que le vert qui en dégage trop peu.
Mais les deux melons charentais sont bien entendu cultivés partout : Haut-Poitou, Charente, ou encore à Lectoure, Cavaillon… Et importés de très loin pour nos tables : Maroc, Espagne et même Israël. Un quart desdits charentais consommés en France sont importés. Avec un peu de chauvinisme, nous le considérons comme le meilleur des melons même si nous connaissons bien peu de variétés parmi les centaines recensées !
Bien avant qu’il ne soit charentais, le poète Pierre de Ronsard rend un bel hommage à ce melon si désiré sur les riches tables, il y a plus de 500 ans : « C’est en été ce que j’aime/Quand sur le bord d’un ruisseau/Je les mange au bruit de l’eau. »
Alexandre Marsat
Chronique réalisée en collaboration avec le Mag de Sud Ouest.
http://www.sudouest.fr/lemag/
Crédit photo : Pierre Baudier
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