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Depuis 4 ans, les scènes de films tournées à l’aide de drones se multiplient sur nos écrans. Au Bouscat, en Gironde, Pascal Anquetil, féru d’innovations techniques et esthétiques, s’est imposé sur ce secteur en plein envol.

 

Pascal Anquetil est dans les starting-block. Le tournage de plans aériens sur les plages d’Hossegor, pour le prochain long-métrage avec Gérard Lanvin de Philippe Guillard, réalisateur du film « Le fils à Jo », est programmé pour cette mi-septembre 2018.

Repérages des lieux, test et démonstration du matériel auprès du chef-opérateur, demande d’autorisations de vol, consultation de la carte de l’aviation civile… Un sacré boulot, pour quelques secondes à l’écran de voltiges paysagères.

« La demande, ce sont souvent des plans aériens de paysages, dans des moments stratégiques du film, des mouvements d’enroulés, de poursuites de personnages ou de voitures… L’usage du drone s’est vraiment répandu depuis 4 ans dans le cinéma. Moins chers et plus écolos que la location d’un hélicoptère, les drones permettent, en plus, d’avoir des plans à basse altitude en s’approchant des sujets », constate Pascal Anquetil, auteur-réalisateur, qui, en adepte d’aéromodélisme depuis l’adolescence, s’est converti au « drone » depuis 2010.

Athenium Films, drone, cinéma, Gironde

Pascal Anquetil, auteur-réalisateur et pilote de drone.

Ses talents de pilote-cadreur, récompensés par déjà huit Prix à l’international en festivals de films de drone, ont propulsé sa société Athenium Films, basée au Bouscat en Gironde en leader européen dans ce secteur.

On lui doit les enroulés, travelling ou plongées aériennes dans des fictions telle que « Meurtres à Bastia » (France 3), « Baron noir » (Canal +), la série « Les Hommes de l’ombre » (France Télévision), « Entre deux Mères » (TF1), sans compter le tournage de nombreux clips et documentaires sur l’Opéra de Paris, Auschwitz, Orly…

Avec comme plan le plus complexe, selon lui, le tournage d’un clip expérimental « All away : art of shades » en 2014 « où la caméra devait suivre avec fluidité deux danseurs, à seulement 15 à 20 m de haut, en s’adaptant à leurs mouvements et changements de vitesse, le tout en plan séquence de 3‘55’’ ».

Des vols à 90km/h en zone urbaine

S’attelant à la conception d’un drone de moins de 2 kilos, il y a quelques années, dans le cadre de pilotes d’une émission littéraire (avec vidéo-projections sur des bâtiments), Pascal Anquetil, fait partie des précurseurs de cette spécialité cinématographique.

« Nous avons soudé des composants électriques, travaillé sur l’alimentation, la réception vidéo, la mise au point d’un système de commandes plus puissant du drone… Nous cherchions surtout à atteindre une bonne stabilisation des images, ce qui n’existait pas alors dans cette technologie », explique cet homme, utilisateur convaincu notamment du drone Inspire 2 développé depuis par Dji. « C’est toute l’histoire du drone où au départ, chacun a travaillé dans son coin et un géant est arrivé ».

La légèreté du drone, sa précision dans les mouvements, tels sont, selon lui, les énormes progrès réalisés ces dernières années, avec des vitesses jusqu’à 70 à 90 Km/h, en zone urbaine, et jusqu’à 150 m d’altitude, soit la limite de vol autorisée.

« Même avec un vent à 50 Km/h, la technologie actuelle, permet de faire de bonnes prises de vues. L’autonomie de ces petits porteurs est aussi aujourd’hui de 20 minutes, ce qui facilite énormément le tournage en évitant des atterrissages et du temps de recharge de batteries. Il y a dix ans, il fallait également toute une semaine pour tester et charger en amont le matériel, là, cela prend deux jours et la mise en place est plus rapide », s’enthousiasme ce féru d’innovations qui développe par ailleurs depuis un an une voiture télécommandée pour travailler au sol.

Athenium Films, cinéma, voiture télécommandée

« Pour filmer au ras du sol, il existe déjà ce type de voiture mais pas avec un tel centre de gravité », explique Pascal Anquetil qui a mis au point cette innovante voiture télécommandée.

« De seulement 90 cm de long avec une masse très importante, ce véhicule va me permettre des contre-plongées et des prises de vues au ras du sol jusqu’à 100 Km/h. On pourra filmer la vitesse réelle d’un sujet, sans tricher, toute la puissance par exemple de la course d’un cascadeur et sentir un naturel dans l’effort », ajoute Pascal Anquetil, en quête incessante « d’images visuellement inédites ».

 

 

Marianne Peyri

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