Il existe environ 20 espèces de guêpes sociales (les guêpes à livrée jaune et noir) en France métropolitaine, dont 10 appartenant aux genres Vespula et Dolichovespula, très proches.

Mal aimées, décriées, les guêpes sont victimes de leur mauvaise réputation. Pourtant ces insectes hyménoptères occupent une place essentielle dans la nature. Il est temps de les réhabiliter

Qui n’a jamais eu des idées de meurtre à l’égard d’une guêpe posée sur une viande saignante ou un melon bien juteux ? L’été, nos changements d’habitude et l’augmentation des repas pris à l’extérieur accroissent les chances ou les risques de contacts avec cet insecte appartenant à l’ordre des hyménoptères. « Les rencontres sont plus courantes », confirme Mathieu de Flores, chargé de mission à l’OPIE.

Contrairement à une idée reçue, « les guêpes ne cherchent pas à nous agresser, mais viennent chercher des protéines animales pour nourrir leurs larves et du sucre pour se recharger en énergie ». Non seulement, s’insurge l’entomologiste, elles ne sont « ni méchantes, ni inutiles », en tout cas « pas moins gentilles ou utiles que les abeilles », qui font partie du même ordre et jouissent d’une bien meilleure réputation mais elles occupent une place essentielle dans les écosystèmes.

Pas de fleurs sans (certaines) guêpes

A l’instar des abeilles domestiques et sauvages, les guêpes font en effet parties des espèces pollinisatrices. « Elles sont loin d’être aussi efficaces que les abeilles, mais butinent certaines fleurs pour se nourrir de leur nectar », comme le révèlent les observations menées dans le cadre du suivi photographique des insectes pollinisateurs (SPIPOLL), programme de sciences participatives ouvert à tous.

 

Les chenilles au menu des larves de certaines guêpes

Par ailleurs, certaines guêpes solitaires comme les Ammophiles chassent exclusivement les chenilles à peau nue qu’elles paralysent et transportent dans un terrier creusé au sol pour nourrir leur unique larve. Elles sont donc les alliées du jardinier. Idem pour les guêpes maçonnes qui stockent des chenilles paralysées dans un nid d’argile ou de sable à l’intention de leur progéniture. Parmi les guêpes sociales, les polistes chassent aussi les chenilles en grand nombre.

Une guêpe dévore 3000 mouches par été

« Les deux espèces les plus courantes autour des tables de pique-niques sont des Vespula (V.vulgaris et V.germanica), souligne Mathieu de Flores, les autres étant généralement très discrètes ». Or ces deux espèces de guêpes sociales sont aussi nos alliées dans la lutte contre les mouches, autres empêcheurs de pique-niquer en paix. Une colonie de guêpes communes (vespula vulgaris) peut ainsi consommer entre 3 et 4000 mouches au cours d’un été d’après Claire Villemant, chercheuse au MNHN. Un chiffre sans doute en deçà de la réalité selon Mathieu de Flores.

Les mouches sont également la proie des Bembex, des guêpes solitaires qui vivent en grandes colonies établies dans le sable. Laissons donc ces indispensables régulatrices faire leur travail et mettez leur une assiette à part, à l’écart de la tablée familiale…

Alexandrine Civard-Racinais

 

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