Des milliers de salariés sont victimes chaque année d’un burn-out. A Saint-Paul, en Haute-Vienne, l’association « Au temps pour toi » propose de se ressourcer à la campagne.

Burn-out : deux mots qui font peur à des millions de salariés, de plus en plus stressés, contraints d’aller toujours plus vite et de déployer d’infinies compétences pour faire leur job. Chaque année, 400.000 français craquent. Stoppés net par un burn-out qu’ils n’ont souvent pas vu venir.

Consumés de l’intérieur, vidés de leur énergie, totalement épuisés, les salariés victimes d’un burn-out se comptent par milliers dans l’Hexagone. Et la spirale infernale n’est pas prête de s’arrêter puisque l’Organisation mondiale de la santé prévoit qu’en 2020, le stress sera la principale cause d’incapacité de travail, le burn-out étant l’une de ses conséquences. Cet épuisement professionnel résulte d’un déséquilibre entre la dépense d’énergie du salarié et les apports. Il se donne à fond, s’implique sans compter ses heures jusqu’au jour où la « machine » tombe en panne. Faute de carburant, le corps s’effondre littéralement.

 

 

Deux hectares de verdure pour refaire surface

En France, le burn-out n’est pas reconnu comme maladie professionnelle bien qu’elle entraîne un arrêt de travail d’en moyenne sept mois. Il n’existe pas non plus de lieu dédié pour une prise en charge en dehors de l’hôpital. L’idée d’un lieu de vie et d’entraide a germé dans l’esprit de Jean-Baptiste Van den Hove, un cadre belge trentenaire promis à un bel avenir dans les télécoms jusqu’à son burn-out en 2013. « En arrêt maladie, seul dans un appartement en ville, plus rien n’avait de sens raconte-t-il, aucune énergie pour lire, sortir, appeler un ami ou même manger. Des journées entières réfugié sous la couette à faire face au vide, à compter les heures, les minutes avec des idées noires. J’avais touché le fond, il m’a fallu deux ans pour me reconstruire. »

Il passe la première année dans un lieu de vie pour toxicomanes, la seconde auprès de personnes en situation de handicap. Il décide d’ouvrir « Au temps pour toi », un lieu dédié sur une propriété de 2 hectares à Saint-Paul (Haute-Vienne). Un cadre verdoyant et relaxant idéal pour se reposer, prendre du recul, se ressourcer dans une maison non médicalisée.

 

Une quarantaine de résidents en deux ans

En deux ans, une quarantaine de personnes y ont séjourné trois à cinq semaines et les demandes affluent mais la maison ne compte que quatre chambres. Les résidents ont pour seules obligations de prendre leur repas en commun et de s’accorder deux séances de méditation par jour.

L’accueil familial rompt l’isolement, les activités manuelles valorisent la personne et favorisent sa reconstruction. On peut s’occuper des poules, des moutons et du potager, bricoler, bouquiner, se balader en forêt, rendre visite aux voisins… Chacun gère son temps à son gré pour donner un sens à cette parenthèse de vie. « Nous aidons les personnes à sortir de la forteresse intérieure où elles se sont enfermées grâce à un environnement chaleureux et sécurisant » assure Jean-Baptiste. Une méthode simple et qui semble efficace au regard des messages de remerciements laissés par les résidents. L’association est financée par des dons et le prix du séjour varie en fonction de la situation de chacun.

Corinne Mérigaud

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