Mauvaise nouvelle : La consommation énergétique liée au numérique pourrait représenter 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2025. Bonne nouvelle, en prenant conscience de l’impact de nos usages, il est possible de limiter l’impact

 

1- Polluant mon petit ordinateur portable ?

Un portable de deux kilos a moins d’impact qu’une voiture ! Certes. Mais, c’est oublier ou feindre de ne pas savoir que la fabrication à l’autre bout du monde de nos ordinateurs portables ou de nos modems « mobilise 50 à 330 fois leur poids en matière » pour leur fabrication, souligne Maryline Vialles, co-rédactrice du Guide de l’Adème « La face cachée du numérique » (novembre 2018).

La fabrication d’un ordinateur portable de 2 kilos nécessite ainsi 800 kilos de matériaux divers. Cette phase est d’autant plus coûteuse, au plan environnemental, qu’elle se déroule en Chine ou en Corée, « dont l’électricité provient du charbon et pèse donc lourdement dans le changement climatique ».

Il importe alors de prolonger le plus possible la vie de ces appareils, « de les louer plutôt que de les acheter, de les faire réparer chaque fois que cela est possible, de les donner ou de les recycler en fin de vie ». Sachant qu’il y a aujourd’hui 9 milliards d’appareils en circulation, chaque geste compte.

2- Réellement utile cette appli ?

Ce n’est pas une petite appli de plus qui va changer la face de la Terre… Certes. Mais c’est oublier ou feindre de ne pas savoir que le contenu de nos smartphones ou de nos tablettes a aussi une incidence sur notre impact environnemental.

« Certaines applis sont connectées en permanence et se mettent régulièrement à jour ». Or, tous ces échanges de flux dont on ne s’aperçoit pas ont un coût énergétique bien réel. De fait, « la consommation électrique liée au numérique ne cesse de croître ». Pour limiter sa propre facture, il serait bon de « faire le tri dans ses applications de fond et désactiver celles que l’on n’utilise pas ».

3- Streaming, mon ami ?

Regarder une vidéo en streaming sur son smartphone est bien plus vertueux que d’acheter des DVD ! Certes. Mais ce mode de consommation n’est pas si anodin qu’il n’y paraît. D’après un rapport rendu public en juillet dernier, la vidéo en ligne, génère 60 % des flux de données mondiaux et plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an (soit autant de GES que l’Espagne). Pour lire la vidéo choisie, le téléphone établit en effet un lien à Internet, puis aux centres de données où cette vidéo est stockée, le tout en aller-retour.

Une telle situation n’est tout simplement pas « soutenable » pour les experts du The Shift Project, qui appellent à une plus grande « sobriété numérique ». À titre individuel, cela revient à « utiliser la plus faible résolution qui permette de profiter du contenu, diminuer sa consommation et sélectionner davantage ce que l’on regarde ».

Peut-être est-il aussi temps de se poser les bonnes questions… « Devons-nous être connecté à tout et tous en permanence ?, s’interroge Marilyne Vialles. Restons connectés à ce qui nous est vraiment utile et déconnectons nous de tout le reste ! ». De même est-il vraiment utile ou nécessaire de visionner la moindre vidéo de chat en ligne envoyée par notre voisin de bureau ou camarade ? A chacun de répondre en conscience.

Alexandrine Civard-Racinais

 

Un constat et un outil

• La consommation énergétique liée au numérique est actuellement responsable de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
45% sont dues à la production des biens que nous utilisons (ordi, smartphone, tablettes, objets connectés, GPS…)
55% sont dues à l’utilisation de ces biens.

Source : Lean ICT, The Shift Project 2018

L’extension de navigateur « Carbonalyser », disponible sur Firefox, permet de visualiser la consommation électrique et les émissions de GES associées à la navigation internet et de matérialiser ainsi les usages du numérique.

 

Image par Pete Linforth de Pixabay

en partenariat avec le Conseil départemental de la Gironde

 

 

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