masque malentendants

Ils craignaient d’être les grands oubliés du déconfinement. Grâce à l’association LSF pi Tous (langue des signes pour tous), basée à Limoges, les personnes sourdes, malentendantes ou atteintes de certaines pathologies vont retrouver une vie sociale malgré le port du masque.

Il fallait agir rapidement afin d’éviter que des millions de personnes sourdes ou malentendantes ne soient exclues de la vie sociale faute d’avoir un masque adapté à leur handicap. Car les masques réutilisables ou jetables empêchent la lecture sur les lèvres, rendant la communication impossible.

L’association LSF pi Tous a tout de suite pris conscience du problème. « Une résidente sourde placée dans un centre de convalescence suite à une intervention chirurgicale a préféré signer une décharge pour sortir car elle ne pouvait pas communiquer avec le personnel soignant témoigne Anne-Marie Roca, présidente de l’association créée en 2013, j’ai donc eu l’idée de fabriquer un masque transparent en voyant les masques à visière. »

Sylviane Jelly, une bénévole résidant en Alsace, élabore alors un prototype qui se révélera très efficace. Cette couturière à la retraite a inséré de la toile cirée transparente au niveau des lèvres ce qui rend possible la lecture labiale pour les personnes ne pratiquant pas la langue des signes.

masque

Ce modèle en attente d’homologation par la DGA est vendu 9 euros l’unité.

300 exemplaires commandés

Les premiers exemplaires sont diffusés depuis le 4 mai 2020. « Les demandes affluent de toute la France et même de Suisse, se réjouit la présidente, beaucoup de gens ont besoin de la lecture labiale, les orthophonistes, les aides à domicile, les victimes d’un AVC mais aussi des écoles et des centres aérés qui accueillent des enfants en situation de handicap psychique comme des autistes. Trois cents masques ont été commandés en quelques jours. »

Les délais de livraison sont de deux à trois semaines (commandes par mail lsfpitous@gmail.com). Vendu 9 euros, le masque est lavable en machine à 40 degrés mais il ne peut pas bouillir. Une demande d’homologation est en cours auprès de la DGA pour le modèle adulte et enfant.

La fabrication s’est intensifiée depuis la mi-mai. Outre Sylviane Jelly qui en façonne 80 par semaine, l’entreprise de travail adapté Luxetelles basée à Limoges est en mesure d’en produire au minimum cent par jour et des bénévoles limougeauds de LSF pi Tous se sont mis à la couture pour la bonne cause.

Un deuxième prototype est en phase d’élaboration avec des élastiques derrière la tête pour un meilleur confort. La partie transparente est élargie pour encore mieux visualiser le mouvement des lèvres ainsi que toutes les expressions du visage.

Corinne Mérigaud

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