Colorés, ronds, succulents, les fruits sont à croquer mais pourtant les plantes font tout pour qu’on ne les mange pas. Leur astuce ? Produire des substances toxiques. Tour d’horizon des espèces communes qui peuvent être dangereuses

Au commencement, il y a le fruit défendu. Satanée Eve qui a décidé de croquer dans le fruit défendu pour notre perte. Et si, en fait, il ne fallait pas manger ce fruit pour permettre à la plante de survivre et non pas pour condamner l’espèce humaine pécheresse…
Car les plantes ont besoin de leur fruit pour s’assurer une progéniture et la survie de leur espèce. Le fruit étant une enveloppe charnelle des graines.
Alors, il faut bien se défendre contre tout le monde animal et notamment vis-à-vis des humains si  gourmands des plantes et fruits.
Voici quelques plantes qui tentent de nous tenir à l’écart :

1- Le figuier : des brûlures assurées

Le figuier produit une substance photo-toxique, la furocoumarine PHOTOS Alexandre MARSAT

La fin de l’été est synonyme des fruits d’automne au rang desquels la figue tient le premier rôle. Vous la sentez cette bonne odeur de confiture de figue de grand-mère. Ce qu’elle a oublié de vous dire, c’est qu’elle a dû affronter les défenses urticantes des feuilles de figuiers. L’arbre se défend ainsi des insectes qui seraient tentés de coloniser ses ramages en émettant dans la sève une substance photo-toxique, la furocoumarine (celle qui gratouille… pour les habitués). Chez l’homme, elle causera une phytophotodermatose qui peut être grave : au contact du soleil, la peau sera beaucoup plus sensible au soleil. L’exact inverse qu’une crème anti-UV.
Cet été des enfants de 6 ans ont été brûlés au second degré après avoir joué avec des feuilles de figues sur l’île d’Aix en Charente-Maritime.
La phytophotodermatose est bien connue des amoureux des plantes car elle est très présente chez des espèces très courantes comme le ficus, le millepertuis… et même le persil.

 

2- Des beaux fruits à ne pas approcher

Les morelles deviennent noires à maturation et peuvent déclencher des troubles cardiaques et neurologiques importants Photo AM

Une balade en forêt ou dans le parc est l’occasion de découvrir des baies dont raffolent les oiseaux. La photo est belle mais surveillez bien les enfants et ne vous mettez pas à mélanger une baie avec d’autres fruits déjà vus en magasin.

Elles peuvent être tout autant toxiques que très présents autour de nous comme le cotonéaster dit faux-cognassier, l’aubépine ou le prunellier. Plus elles sont juteuses, attirantes et ressemblantes à de succulents fruits plus elles sont dangereuses. C’est le cas des morelles noires qui aiment se mêler aux mauvaises herbes du potager. Belle comme des myrtilles, ces baies peuvent causer des troubles cardiaques et neurologiques importants voire mortels. Pas étonnant qu’on appelle cette solanacée proche des pommes de terre aussi « raisin de loup » ou « tue-chien »…

3- De belles fleurs à ne pas offrir…

Le  laurier-rose contient une substance cardio-toxique PHOTO AM

Cet apprenti sorcier-botaniste savait ce qu’il faisait en ramassant les fleurs de son laurier-rose : un cadeau vraiment empoissonné pour sa femme, ce qui lui a valu une condamnation.
Réputés pour leur beauté, les lauriers-roses qui ornent nos haies et les bas-côtés des villages sont en effet à fuir. Ils renferment une substance cardio-toxique (glycoside cardiotonique) qui causera des troubles cardiaques en cas d’ingestion. Et ne le confondez pas avec son cousin le laurier sauce car même séchée, la feuille renferme toujours la substance.
Si le muguet, lui, s’offre bel et bien à votre dulcinée, il faut aussi tenir éloignés les enfants et les animaux prêts à tout grignoter. Les clochettes mais aussi les tiges, les feuilles et l’eau du vase peuvent provoquer des troubles cardiovasculaires, des diarrhées et des vomissements.

Texte et photos Alexandre Marsat

 

En cas de doute, appelez le 15 ou le centre anti-poison de votre région (Pour la Nouvelle-Aquitaine : 05 56 96 40 80.
Avant tout appel, ne buvez pas de lait et n’essayer pas de vous faire vomir.

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