Femme de culture pour certains, femme libérée pour d’autres, Aliénor d’Aquitaine est avant tout une femme politique, qui jouera durant plusieurs décennies un rôle important en Europe
Elle fait son entrée sur la scène politique en 1137, à la mort de son père le duc Guillaume X d’Aquitaine. Elle hérite à seulement 13 ans dun duché aussi vaste que puissant, regroupant le Limousin, l’Auvergne, le Poitou et bien entendu la Gascogne.
Parti très intéressant, le roi Louis VI la marie à son fils en juillet 1137, peu de jours avant sa mort, en la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Tout juste adolescente, la voilà reine de France.
Alors qu’elle n’a pas 18 ans, elle inaugure en 1141 ses premières actions politiques. Elle engage le roi dans une bataille qu’il perdra contre le comté de Toulouse, ancien rival du duché d’Aquitaine. Elle arrange au même moment le mariage de sa sœur Pétronille.
Si ses premiers actes se soldent par des échecs, ils prouvent l’influence qu’Aliénor compte jouer.
Son mariage chancelle en pleine croisade vers la Terre Sainte, en 1148. Son oncle, Raimond de Poitiers qui accueille les époux à Antioche souhaite que le roi lance ses troupes sur Alep. Aliénor s’immisce dans ce jeu politique en prenant le parti de son oncle et menace le roi de rompre leur mariage pour consanguinité s’il ne détourne pas son expédition.
Le roi parvient à sauver son mariage tout en continuant sa route. Mais la mésentente des époux perdure et la dissolution du mariage est prononcée le 21 mars 1152.
Le mariage comme arme diplomatique
Aliénor conservant le duché d’Aquitaine reste influente. A peine deux mois après son divorce, elle se marie au futur Henri II, roi d’Angleterre.
Les vassaux aquitains entrant en rébellion, Henri II envoie Aliénor, aidée par ses fils, pour pacifier le duché à la fin des années 1160.
Mais Aliénor ne tarde pas à jouer sa propre carte. Elle appuie (voire fomente) la révolte de ses fils contre leur père en 1173, en ralliant les vassaux aquitains à la cause de ses enfants. La reine est finalement capturée et enfermée jusqu’à la mort de son époux en 1189.
Libérée, elle se retire à l’abbaye de Fontevraud, à 65 ans. Sa puissance politique demeurant intacte, Aliénor d’Aquitaine reste très active durant cette retraite. Elle veille à l’influence et à la succession de ses enfants. Elle maniera aussi le mariage comme une arme diplomatique sur la scène européenne, en continuant à arranger les unions des familles royales jusqu’à sa mort le 6 mars 1204.
(1) sa naissance est datée entre 1122 et 1124.
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