microscope covid19

Les mutations de la Covid-19 se multiplient dès son origine mais avec l’apparition d’un variant plus agressif, ils sont étudiés avec plus d’attention. De même, la recherche du « patient zéro » suscite de plus en plus d’intérêt. Mais peu de résultats.

Allemagne, Brésil, Islande : A la recherche des variants

Un nouveau variant du virus a été détecté à Garmisch-Partenkirchen, en Bavière. On ne connait pas encore son agressivité et ses capacités de reproduction. Elles devraient être connues fin janvier après études des autorités sanitaires. Ces dernières ne s’inquiètent pas, soulignant que depuis le début de la pandémie, on a signalé environ 12.000 modifications du génome du virus. La plupart passent inaperçues. Cependant, la surveillance sanitaire des deux étages de la clinique de la ville de Garmisch-Partenkirchen dévolue aux malades du Covid a été renforcée.

Mais après le variant anglais, c’est le variant E484K qui inquiète davantage encore. Repéré initialement en Afrique du Sud, on a enregistré ses déclinaisons au Japon et surtout au Brésil. En effet, le variant « brésilien » a réussi à réinfecter un patient qui avait déjà eu le Covid. Un contournement des anticorps qui laisse craindre un éventuel contournement des vaccins par ce variant.

Des modifications qui ont conduit l’OMS à demander aux pays de séquencer systématiquement les génomes des virus pour prévenir les mutations. La Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande et le Danemark sont en pointe sur le sujet mais derrière l’Islande, seul pays du monde à avoir analysé le génome de tous les cas déclarés. En tout, l’île a enregistré 463 variants. Cela a permis notamment de localiser dans un pub l’origine de la vague de Covid qui a frappé le pays en septembre.

Grande-Bretagne : Immunisation partielle pour les anciens malades

La probabilité d’être réinfecté par le virus après avoir été malade est très faible après cinq mois. Selon une étude britannique, les anticorps offrent une protection à 94% contre une réinfection avec symptômes et de 75% contre une réinfection asymptomatique. Soit à peu près le même niveau de protection qu’un vaccin. Mais il demeure possible de contracter le virus et de le transmettre. Cependant, l’étude reste incomplète : elle n’a documenté aucun malade de plus de 54 ans dont les défenses immunitaires sont plus faibles et elle n’a pas étudié l’effet d’un variant sur les anticorps existants.

Italie : Une première malade en novembre

Une étude dermatologique menée par l’université Statale de Milan a trouvé des traces d’ARN du virus dans les échantillons de peau laissés par une patiente milanaise à la mi-novembre 2019. Cette patiente n’a pas présenté de symptômes autres que dermatologiques. Pour l’instant, elle est la première trace de la maladie dans le monde, avant celui qui passe jusqu’à présent pour être le « patient zéro », un homme de 55 ans de la province de Hubei en Chine. Un couple de touristes chinois en vacances en Italie fin janvier 2020 était jusqu’à présent considéré comme les premiers à avoir introduit la maladie en Europe. Il s’avère donc qu’elle était là avant même ses premières manifestations officielles en Chine. Selon l’OMS, il est possible qu’on ne trouve jamais l’origine de la maladie.

Grande-Bretagne, Allemagne, Autriche : Une année 2020 « sur-mortelle »

Au-delà des polémiques sur les chiffres des morts de la Covid-19, les chiffres de la mortalité générale offrent une bonne image de son impact. En Angleterre et Pays de Galles, il n’y a pas eu autant de morts sur le territoire du royaume depuis 1918, année de la grippe espagnole. Même si les chiffres sont difficilement comparables, notamment à cause de la structure d’âge de la population, ce sont 76.000 morts de plus que la moyenne des années 2015 à 2019.

En Allemagne, la population n’a pas augmenté pour la première fois depuis 2011. Là, plusieurs facteurs se conjuguent, notamment la forte baisse de l’immigration (imputable à la crise sanitaire) et la baisse des naissances. Mais l’impact de la Covid-19 est sensible, notamment en fin d’année. L’Autriche a noté une surmortalité de 11% par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Et elle est très supérieure à une année de forte vague de grippe.

Jean-Luc Eluard

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