Les pieds de vignes des deux parcelles concernées à Bayon-sur-Gironde vont bientôt être arrachées. PHOTO : Alexandrine Civard-Racinais

50% des zones humides ont disparu du paysage au cours du siècle dernier. Aussi est-il important de préserver celles qui existent encore et de restaurer celles qui peuvent l’être. A Bayon-sur-Gironde, deux anciennes parcelles viticoles vont ainsi être rendues à la nature

Situées au pied du versant sud de l’un des plus beaux coteaux de Bayon-sur-Gironde, au sud de Blaye, au lieu dit le Gourrou, deux anciennes parcelles viticoles s’apprêtent à démarrer une nouvelle vie en ce printemps 2021. D’ici quelques semaines, les vieux ceps de vignes laissés à l’abandon seront arrachés. Et les travaux de restauration écologique de ces parcelles, rachetées par la commune de Bayon, commenceront sous l’égide du syndicat du Moron.

« Le cortège floristique typique des milieux humides devrait rapidement pouvoir s’exprimer et se diversifier » se réjouit Gauthier Watelle, chargé de mission Natura 2000/Zones Humides au SGBV Moron, Blayais, Virvée et Renaudière. En redevenant une prairie humide, « cette zone de 0,8 hectare servira de zone tampon lors des épisodes de fortes pluies », complète Hervé Gayrard, maire de Bayon, très impliqué dans la démarche.

Prévenir les inondations futures

Ces parcelles sont en effet situées sur un point bas qui reçoit périodiquement de grandes quantités d’eau dévalant des coteaux que les seuls fossés ne suffisent pas à contenir. Route et maisons limitrophes courent le risque d’être inondées. Or, l’un des services essentiel rendus par cet écosystème est précisément d’assurer la prévention des inondations. En sus d’un rôle d’épuration des eaux.

Restaurer un lieu de vie pour les espèces végétales ou animales

Les zones humides sont aussi le lieu de vie de nombreuses espèces végétales et animales, dont certaines sont considérées comme patrimoniales (Loutre d’Europe, Vison d’Europe, Cistude, Angélique des estuaires). Entre deux rangées de vignes, plusieurs tiges robustes et fièrement dressées attirent les regards. Vérification faite, il s’agit des tiges fertiles de la Grande prêle, une plante vivace affectionnant les milieux humides. Non loin d’elles, en bordure d’un fossé, une saulaie est déjà en place. Elle sera conservée.

Des inventaires floristique et faunistique sont prévus avant le démarrage des travaux qui devraient durer jusqu’à la fin de l’été 2021. Une fois le processus de renaturation enclenché, les interventions humaines se borneront « à vérifier que la zone joue bien son rôle de tampon » assure Gauthier Watelle. Cette action s’inscrit dans une série d’actions en faveur de la préservation et de la restauration des zones humides proposées dans le cadre de l’appel à projet “restauration des zones humides 2021-2024” lancé début 2020 par « l’entente pour l’eau* ». Appel à projet remporté par le syndicat du Moron. D’autres actions suivront pour tenter de redonner vie aux zones humides, si longtemps méprisées et piétinées par l’homme.

Alexandrine Civard-Racinais

  • composée de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, du Comité de bassin et des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.

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