La plantation d’arbres permet la compensation carbone et réduit ainsi l’effet du réchauffement climatique. Une solution qui semble miracle en apparence, mais qui dans les faits ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique. Démêlons le vrai du faux

1- Une solution miracle au premier abord

En 2019, l’Humanité a rejeté 43 milliards de tonnes Co2 selon un rapport des climatologues du Global Carbon Project. Un arbre adulte absorbe en moyenne 25 kilos de Co2 par an. Il permet une différence de 7 à 8 °C entre la zone ensoleillée et la zone d’ombre grâce à son absorption des rayonnements solaires et de la photosynthèse de ses feuilles. En réduisant la chaleur du soleil et en absorbant le carbone, l’arbre semble le candidat idéal.

Face aux défis posés par ces émissions, de nombreuses initiatives ont vu le jour. Des moteurs de recherche comme Ecosia garantissent à leurs utilisateurs un arbre planté pour un certains nombre de recherches internet effectuées. Mais face à ce défi de taille, les villes décident parfois de le combattre à plus petite échelle. Des projets de micro-forêts apparaissent pour lutter contre le phénomène. 

2- A l’échelle locale, des projets souvent inefficaces

Dans de plus en plus de villes, un phénomène apparaît : les micro-forêts ou « Méthode Miyawaki ». Ces petits espaces verts, dans lesquels sont concentrés 3 arbres au mètres carrés en moyenne, fleurissent un peu partout dans les grandes villes françaises. Moyen efficace pour lutter contre la pollution de la ville et les îlots de chaleurs, les micro-forêts séduisent. Mais leur efficacité est remise en cause et ce pour une raison simple, ces espaces sont trop petits et ne créent pas une biodiversité suffisante pour remplir le rôle d’une réelle forêt primaire comme l’explique des scientifique dans The conversation. Le projet de micro-forêts paraît ainsi comme une solution simple, agréable pour les habitants mais son efficacité est moindre dans les faits.  

3- Grandes entreprises et projets de reforestations, un impact insuffisant

Bien que la plantation d’arbres ait un impact sur le réchauffement climatique, ce n’est pas suffisant en vertu des moyens actuels. Selon le rapport du GIEC de 2018, il faudrait prévoir environ 1 milliard d’hectares de terres, soit la totalité des forêts sur le continent européen aujourd’hui, pour planter suffisamment de forêt afin de limiter la future augmentation d’1.5 degré d’ici 2050. Certaines grandes entreprises ont décidé d’agir, mais pour certaines, ce n’est qu’un argument marketing.

Gras (Green Resources AS), une société norvégienne, a basé son modèle sur la plantation d’espaces verts dans des pays d’Afrique. Selon un rapport d’Amnesty international, les arbres sont bel et bien plantés, mais souvent coupés trop tôt. Stockant ainsi trop peu de carbone, les arbres n’ont plus leur utilité primaire.

Ainsi, pour lutter contre le réchauffement climatique, il serait bon de continuer à reboiser. Mais ce n’est pas suffisant, l’Humanité a surtout besoin de réduire directement ses émissions de carbone.  

 Gauthier Calon

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde et troisième années de cette école de journalisme.

 

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