Les IG Nobel ont récompensé des études scientifiques loufoques.  Après les très sérieux Prix Nobel, Curieux vous propose de découvrir ces prix légers mais rigoureux

Physique quantique et intrication, crises financières et banques, chimie bio orthogonale et « chimie click », homme de Neandertal et paléo-génomique, … la semaine des Prix Nobel a plongé le commun des mortels dans la rigueur scientifique.
Place maintenant à l’autodérision avec les IG Nobel . Ces prix anti-Nobel où la science demeure rigoureuse mais ne se prend pas au sérieux. Et les prix distribués en grande pompe comique en septembre dernier, avant lesdits Prix Nobel ne manquent pas de faire rire.

1- Constipation et reproduction chez les scorpions perdant leur queue

Premier exemple du genre avec ce sujet sur la constipation. Les scientifiques qui sont de grands ados savent apprécier les recherches sur le caca. Ou plus exactement, sur l’impossibilité « d’aller à la selle » comme dirait votre médecin.

Mais là, il est question de scorpion. Les entomologistes en herbe savent que les scorpions sont capables de perdre leur queue comme les lézards. Ils perdent leur queue pour les même raisons de survie, prenant ainsi la poudre d’escampette s’ils sont capturés. En revanche, ces arachnides, eux, n’ont pas la chance de voir leur extrémité repousser. La survie a un prix.

Le problème pour le scorpion est que le bout de sa queue contient son anus. Une fois coupée, la queue cicatrise et les excréments restent à l’intérieur du scorpion.
Les chercheurs dont l’étude a tout de même été diffusée dans la revue scientifique Integrative zoology s’interrogent dans le titre de leur article « Effets à court et à long terme d’un cas extrême d’autotomie : la perte de « queue » et la constipation subséquente diminuent-elles les performances locomotrices des scorpions mâles et femelles ? »

La réponse est… pas vraiment. Mais surtout, la mort par constipation n’intervenant qu’au bout de plusieurs mois, l’espèce a le temps de se reproduire.
Conclusion : perdre sa queue, n’empêche pas la reproduction. 

Pour cette étude, Glauco Machado et Solimary García-Hernández reçoivent le prix de biologie.

2- La chance amène le succès, pas le talent

Ces chercheurs italiens déjà récompensés d’un IG Nobel en 2010 ont décidé de mener l’enquête pour savoir pourquoi ce sont non pas les plus talentueux mais les plus chanceux qui obtiennent gloire et honneur. Une explication mathématique diffusée dans sous le titre « Talent contre chance : le rôle du hasard dans le succès et l’échec » dans la revue Advances in Complex Systems.
Ils précisent dans l’abstract : « s’il est vrai qu’un certain degré de talent est nécessaire pour réussir dans la vie, presque jamais les personnes les plus talentueuses n’atteignent les plus hauts sommets de réussite, étant dépassées par des personnes moyennement talentueuses mais sensiblement plus chanceuses. »
Ils ont reçu pour cela l’IG Nobel d’économie. Coup de chance ?

3- Des textes légaux… difficiles à lire

Parmi les nombreux prix passionnants et hilarants des IG Nobel : le prix de littérature. Il revient à une étude sur la difficulté à lire les textes légaux. Vous vous êtes déjà demandé : mais pourquoi donc les notaires, les juristes et autres gens de lois écrivent d’une manière ampoulée ? Eh bien les scientifiques aussi… Et la réponse est dans la revue Cognition. On y apprend que ces rédacteurs pourraient tout à fait se passer de leur imbuvable jargon. Aaaaah !

La liste des prix est à découvrir ici.

Alexandre Marsat

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