Selon une étude publiée récemment, les personnes de groupe sanguin A ont un risque 16 % plus élevé de subir un AVC précoce que celles des autres groupes
Pas de chance pour les personnes de groupe sanguin A qui représentent 45 % de la population en France. Elles étaient déjà plus susceptibles d’attraper la Covid-19, les voilà plus enclines à être victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC) précoce, c’est-à-dire avant 60 ans ! C’est ce qu’a montré une méta-analyse publiée récemment dans la revue scientifique Neurology par des scientifiques de l’université du Maryland (Etats-Unis).
Les chercheurs ont passé en revue 48 études génétiques sur le sujet, comprenant 16 730 victimes d’AVC et quelques 600 000 témoins en bonne santé, âgés de 18 à 59 ans. Leurs résultats montrent que les personnes de groupe sanguin A ont un risque 16 % plus élevé d’AVC ischémique (obstruction d’une artère dans le cerveau) précoce que celles possédant un autre groupe sanguin. Ils ont aussi révélé que les personnes de type B affichaient 11 % de risque en plus de faire un AVC quel que soit leur âge. À l’inverse, le risque est réduit de 12 % pour le groupe O.
D’autres facteurs de risque bien plus forts que le groupe sanguin A
Que les personnes de groupe sanguin A se rassurent : ce lien s’est avéré plus faible concernant les AVC qui surviennent plus tard dans la vie. Les chercheurs ont mis en évidence qu’avec l’âge, le lien entre le groupe A et un risque accru ne paraissait plus significatif. En revanche, le groupe B, lui présentait toujours un risque plus important de 11 %, comme pour les patients de moins de 60 ans.
Par ailleurs, les auteurs indiquent que le groupe sanguin est un facteur de risque beaucoup plus faible que d’autres facteurs de risque modifiables, comme l’hypertension artérielle et le tabagisme, les deux principaux.
Les facteurs de coagulation impliqués ?
Néanmoins, pourquoi ces différences entre groupes sanguins ? Les scientifiques n’ont pas, pour l’heure, déterminer une cause précise. Toutefois, « cela est probablement dû aux facteurs de coagulation du sang, comme les plaquettes et les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins, ainsi que d’autres protéines circulantes, qui jouent toutes un rôle dans le développement des caillots sanguins », expliquent-ils dans leur publication.
D’autres études suggéraient que les personnes de groupe sanguin A ont un risque légèrement plus élevé de développer une thrombose veineuse profonde, des caillots sanguins dans les jambes.
Les chercheurs indiquent que de nouvelles études de suivi sont nécessaires pour clarifier les mécanismes du risque accru d’AVC.
En attendant de nouvelles découvertes, mieux vaut éviter de cumuler les facteurs de risques : hypertension artérielle, tabagisme, sédentarité et malbouffe… Tous sont tous plus ou moins évitables, modifiables.
Florence Heimburger
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