Des chercheurs français et américains ont découvert chez des macaques que le nombre de compagnons de ces primates non-humains permettait de prédire la taille de certaines zones de leur cerveau. Zones associées à la cognition sociale et à l’empathie. Explications

Plus nos relations sociales sont nombreuses, plus certaines structures de notre cerveau seraient développées. Telle est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Inserm et de l’université Lyon Claude Bernard Lyon 1, en collaboration avec l’université de Pennsylvanie, publiée dans la revue Science Advances.

Les scientifiques se sont intéressés plus précisément à une espèce de macaques, les macaques rhésus, dont l’architecture du cerveau est comparable à celle de l’homme. Ils ont étudié, pendant plusieurs mois, un groupe de 103 de ces primates non-humains (68 adultes et 35 jeunes âgés de moins de 4 ans dont 21 de moins de six mois) vivant en groupe et en liberté avant d’imager leur cerveau. Les chercheurs ont ainsi pu mesurer l’intensité des interactions entre eux (nombre d’interactions, leur durée et si celles-ci étaient coopératives ou agressives) ou encore identifier la position hiérarchique sociale de chaque animal au sein du groupe.  

Plus de sociabilité ? Des zones cérébrales plus développées !

En parallèle de ce travail d’observation comportementale, les scientifiques ont analysé les scanners cérébraux des individus du groupe.

Ils ont découvert que, chez l’adulte, plus l’animal avait un nombre élevé de partenaires sociaux, plus certaines régions de son cerveau, situées dans le lobe temporal, étaient de taille importante. Il s’agit plus précisément de l’insula antérieur et de la partie médiane du sillon temporal supérieur, des régions impliquées dans la perception des comportements d’autrui, la prise de décision sociale et l’empathie.

Des différences acquises

Mais ces différences morphologiques sont-elles innées ou acquises ? Pour le savoir, les scientifiques ont également recueilli les scanners cérébraux des 21 macaques nouveau-nés. Les travaux ont montré que ces différences de taille des structures cérébrales sont absentes des cerveaux des bébés macaques. Mais qu’elles apparaissent au cours de leur développement. Ce qui signifie que c’est bien notre environnement social qui modèle le cerveau et non l’inverse !

« Nos données suggèrent que les différences observées chez les singes adultes seraient fortement déterminées par leur environnement social, peut-être davantage que par leurs prédispositions innées », explique Jérôme Sallet, chercheur à l’Institut cellule souche et cerveau à Lyon et dernier auteur de la publication.  

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Florence Heimburger

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