Chuchotement, attention personnelle, tapotement, et brossage de cheveux. Autant de sons qui font partie de la grande famille de l’ASMR. Ce phénomène audiovisuel entraîne chez de nombreuses personnes une sorte d’orgasme cérébral… Cette émotion, serait-elle universelle ? Démêlons le vrai du faux. 

Véritable engouement pour les techniques de relaxation comme le yoga, la méditation ou la sophrologie, l’ASMR est depuis quelques années présente sur toutes les lèvres. Au détour d’une phrase à peine prononcée ou d’un tapotement sur un morceau de bois, l’ASMR révolutionne le monde silencieux de la relaxation.   

Cette technique provoque pour certains dans le corps un enchaînement de réactions : sensation de picotement dans le cuir chevelu et dans le cou, ralentissement du rythme cardiaque et frissons… Cette nouvelle méthode permettrait selon les adeptes de réduire le stress, de faciliter l’endormissement et d’atténuer des douleurs chroniques.  

Cependant, chez certaines personnes, l’écoute de ces bruits est presque un supplice physique et mental. Plusieurs scientifiques se sont donc penchés sur le sujet. 

Curiosité et ouverture d’esprit  : les clés de l’ASMR 

Comme l’explique l’étude neurologique, réalisée par des chercheurs en psychologie et des neurologues  : « L’ouverture d’esprit joue un rôle important sur les sensations ressenties lors de l’écoute d’ASMR ». Ces mêmes scientifiques affirment que les personnes curieuses et ouvertes à l’expérience ASMR seront logiquement plus impactées.  

Toutes ces études, menées notamment à l’université de Swansea au Royaume-Uni, montre que l’efficacité de cette méthode change selon la santé mentale du témoin, le développement de sa personnalité et certains traits de caractère, comme la curiosité.  

La dimension du conscient entre aussi en jeu. Une personne qui a participé à l’expérience témoigne : « J’étais conscient de mes pensées et de mes sentiments sans trop m’identifier à eux ». Lorsqu’une personne est affectée par les déclencheurs audiovisuels, le niveau de conscience et significativement inférieur en comparaison des autres témoins. 

Un sentiment d’excitation émotionnelle  

La réceptivité aux déclencheurs entraîne une réaction neurologique à la fois sensorielle et émotionnelle. Lors d’une seconde expérience, l’analyse d’IRM a montré que les frissons associés à l’écoute de déclencheurs ASMR impactaient directement les zones cérébrales liées à l’excitation émotionnelle, la récompense et les émotions.  

Ces résultats peuvent être comparés aux frissons ressentis lors de l’écoute de musique ou à la vue d’un beau paysage. La production d’ocytocine, également appelée « hormone de l’amour » ou « hormone de l’attachement », a été décelée, ce qui pourrait contribuer aux sensations relaxantes pendant les picotements. 

Atténuation de symptômes par l’ASMR  

La communauté scientifique n’a pas encore découvert toutes les facettes de l’ASMR, mais de nombreuses théories ont émergé. Le fait d’écouter des personnes brosser des cheveux ou chuchoter peut créer un état de confort et de chaleur qui pourrait atténuer des symptômes d’insomnie, d’anxiété, voire même de dépression.  

Octavie Laplénie 

Pour tester : La chaîne YouTube « Gentle Whispering ASMR » est l’une des premières à avoir surfé sur la vague ASMR. Active depuis 2011, elle compte aujourd’hui plus d’1 milliard de vues, et des centaines de vidéos.

  

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde année de cette école de journalisme.  

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