Une évaluation de la semaine de quatre jours, avec diminution du temps de travail, a été menée en Grande-Bretagne. Les résultats présentent de nombreux points positifs. Alors on passe à 4 jours ?

Quatre jours de travail, trois jours de repos. Le rêve. Fini les dimanches soirs de stress, on passe le lundi au soleil. Et si ce rêve devenait réalité ? C’est les Britanniques qui pourraient nous aider à exaucer notre vœux. Loin d’être le pays le moins libéral de la planète…, le test qui vient d’être réalisé en Angleterre avec succès fait figure de symbole.

Cet essai n’est pas anodin. Il concerne pas moins d’une soixantaine d’entreprises regroupant 3000 salariés et représentant des secteurs d’activités très variés allant du restaurant au secteur bancaire. Un essai suivi par des chercheurs des universités de Cambridge et du Boston college pour valider la démarche.

Des bénéfices en hausse, des horaires en baisse

Une étude si représentative que l’association « 4 Day Week Global », à l’origine de cette initiative a présenté avec le think tank Autonomy le rapport des six mois d’essais à la Chambre des Communes (le Parlement britannique) avec une multitude d’avantages développés devant les parlementaires.
Tout d’abord, il faut signaler que sur les 61 entreprises engagées dans la démarche, 56 ont décidé de poursuivre dans ce sens. Soit pas moins de 92 % : si c’était un référendum cela serait un plébiscite !

Mais surtout l’expérience répond à l’une des principales critiques : la productivité. Ici, le bénéfice des entreprises ne s’est pas effondré, il s’est même amélioré en moyenne de 1,4 %.
Un argument d’autant plus imparable que la semaine de quatre jours ne change pas le temps de travail quotidien pour rattraper la journée non travaillée. Bref, vous ne réalisez pas en quatre jours le nombre d’heures que vous faisiez en 5 jours avant. La règle pour s’inscrire dans cette démarche était de limiter le temps hebdomadaire de travail à 32 heures (la moyenne britannique est de 42,5 heures) et de ne pas baisser les salaires !

Arrêts maladies et démissions en forte baisse

Ce seul point vaut réussite. Mais les résultats bénéfiques vont plus loin. Les chefs d’entreprises ont pointé le fait que les burn out avaient baissé de 71%. Tu m’étonnes, 4 jours ! Mieux, les jours d’arrêts maladies sont en baisse de 65% et la motivation est reboostée. De même, les démissions ont baissé de 57%. Et de fait, les recrutements de personnes qualifiées sont devenus plus simple.

Un bon remède à la médiatique « quiet quitting » (démission silencieuse) où les salariés moins motivés ne s’investissent plus dans leur travail.


Alors forcément, le chantre de la semaine de 4 jours depuis 30 ans, l’homme politique français Pierre Larrouturou s’en est tout de suite félicité sur les réseaux sociaux.
Car la semaine de 4 jours a des adeptes en France. D’ailleurs, nombre d’entreprises y sont déjà passées avec une vraie réduction de temps de travail (d’autres répartissant les 35 heures en 4 jours).

A l’heure de la réforme des retraites où l’on invite à « travailler plus pour gagner davantage » comme l’a dit Emmanuel Macron lors de son déplacement à Rungis, on pourrait croire que ce passage à 4 jours n’est pas d’actualité. Pourtant, Olivier Véran le porte-parole du gouvernement a soufflé sur France Inter ce jeudi matin : « On est en train d’acter un phénomène important pour le partage de la valeur dans une entreprise, pour que quand une entreprise gagne, le salarié gagne, sans doute faut-il évaluer d’autres modalités, j’ai parlé déjà de la semaine de quatre jours ».

Et si le rêve devenait réalité. En attendant, des essais sont menés dans plusieurs pays européens.

Alexandre Marsat

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