Mais bon sang, quelle est cette drôle d’idée qu’ont les vers luisants d’émettre une lumière ? Cela nous permet de les repérer pour les observer. On les dérange certainement. Mais leurs prédateurs doivent bien rire de les voir se signifier de la sorte après n’en avoir fait qu’une seule bouchée.

Et pourtant c’est l’astuce qu’ont trouvée mâles et femelles pour la survie de l’espèce. La lumière attirant le mâle vers la femelle pour s’accoupler. Certains se reniflent, d’autres repèrent la lumière émise. C’est tout de même plus bucolique.
Avant de rentrer dans le détail de cette bioluminescence, tordons le coup à une fausse idée. Le ver luisant n’est pas un ver ! C’est un coléoptère. Un insecte proche des lucioles, dont le juste nom est « lampyre ». L’erreur vient du fait que la femelle ressemble à une larve et n’a pas d’ailes. Celles-ci étant l’apanage des mâles. Les deux ne se ressemblent pas, d’ailleurs. Mis côte à côte, il faut des talents d’entomologiste pour dire qu’ils font partie de la même espèce.

Le clignotement diffère

En revanche, les deux sont de redoutables prédateurs qui paralysent leur proie. On frôle le film d’horreur : ils injectent un venin avec leurs mandibules. Venin mortel et digestif qui permet de s’attaquer à des proies 100 fois plus grosses qu’eux. Débarrassant limaces et escargots, c’est le véritable allié des jardiniers. Seule la femelle est luminescente. C’est donc le moyen d’attirer le mâle de son espèce qui reconnaît le clignotement de sa femelle parmi les autres espèces de lampyre. Seule l’extrémité de son corps produit de la lumière sur le « ventre ». Montrant son abdomen et le remuant vers le ciel, le mâle qui survole les herbes n’aura pas de mal à repérer sa future partenaire.

C’est aussi pour cela que si on les aperçoit à l’approche de l’été en campagne, nous n’en observons pas en ville. La lumière perturbe le mâle, qui ne peut distinguer ni les clignotements de leur congénère ni leur lumière à cause de la pollution lumineuse.

Une fois accouplée, la femelle lampyre photuris reste à sa place, et émet le clignotement d’une autre espèce pour attirer d’autres mâles et les dévorer. On savait la mante religieuse quelque peu perfide… La femelle photuris remporte la palme. Les êtres de lumière n’en sont pas forcément…

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