Clés perdues, portable égaré, nom sur le bout de la langue, etc. Après 50 ans, 50 % de la population se plaint de sa mémoire. Ces défaillances ne sont heureusement pas systématiquement signes d’un trouble de la mémoire type Alzheimer. Avec l’âge, elles sont inéluctables, mais on peut toutefois entretenir sa mémoire

« La mémoire ne s’use que si l’on ne s’en sert pas » dit l’adage. Malheureusement, elle s’étiole aussi avec le vieillissement, même s’il semble que certains cerveaux fonctionnent parfaitement jusqu’à un âge avancé. De nombreux travaux scientifiques ont en effet montré que, comparativement aux populations plus jeunes, la mémoire explicite et la mémoire de travail diminuent de façon significative. 

La première est une mémoire épisodique des événements vécus, mémoire sémantique des connaissances actuelles sur le monde. La seconde permet le maintien temporaire d’informations susceptibles d’être manipulées pendant la réalisation de tâches diverses de compréhension, de raisonnement ou de résolution de problèmes. 

Ces deux types de mémoire impliquent des ressources attentionnelles, sollicitent davantage les processus dits contrôlés, par opposition aux processus automatiques. En revanche, la mémoire implicite (ou « non déclarative », qui nous permet d’effectuer des tâches de façon routinière : du vélo, la vaisselle…) et la mémoire émotionnelle (celle des souvenirs teintés de joie ou de tristesse…) ne s’altèrent pas, ou peu. 

Le spectre d’Alzheimer 

Toutes les études s’accordent à décrire une diminution des neurones et des synapses, un nombre croissant de plaques amyloïdes dites séniles et de dégénérescences neuronales dans le cortex des cerveaux vieillissants. Pourtant, aucune corrélation n’a pu être établie entre ces modifications structurelles et des modifications des performances cognitives chez des sujets âgés considérés comme « normaux ». 

En revanche, des études épidémiologiques montrent la vulnérabilité du cerveau, croissant avec l’âge, aux accidents vasculaires cérébraux, aux tumeurs et aux maladies dites dégénératives comme Parkinson et Alzheimer pouvant toutes deux se compliquer de déficits cognitifs. D’où l’inquiétude suscitée par l’apparition d’oublis à répétition. Si les troubles deviennent récurrents et ont un impact sur le quotidien, il faut prévoir une consultation mémoire, spécialisée dans le diagnostic d’Alzheimer. 

La mémoire s’entretient !

Par ailleurs, si la mémoire s’émousse avec les années, elle s’entretient : à chaque occasion, stimulez votre cerveau (apprentissage d’une langue vivante, lectures, mots croisés, sudokus…) ! Il est aussi vivement conseillé de maintenir des relations sociales, une activité physique, d’avoir une bonne hygiène de vie, de dormir suffisamment et d’éviter la télévision. L’ensemble de ces comportements permet de conserver un bon état général et une bonne mémoire tout en réduisant le risque de survenue d’Alzheimer et autres déclins cognitifs.

Florence Heimburger

Cet article est issu du livre 100 Fake news face à la science publié par Curieux chez First éditions

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