China, Shilin, Stone forest

Les lectrices et les lecteurs fans des années 80 auront cette mélodie de Bashung en tête jusqu’à la fin de cette chronique… « J’aurais pas dû ouvrir/À la rouquine carmélite/La mère sup’ m’a vu venir/Dieu avait mis un kilt/Y a dû y avoir des fuites/Vertige de l’amour. » Si, pour Bashung, on ne sait pas quelle substance a pu créer un tel vertige, pour les personnes atteintes de vertige, le diagnostic est assez clair.

Tout d’abord, petit rappel nécessaire : le vertige n’est pas la peur du vide.

Certes, ce dernier donne un sentiment de vertige, mais les causes et conséquences ne sont pas les mêmes. Le vertige est bien comme cette sensation d’ivresse où l’on perd littéralement pied. On peut avoir la tête qui tourne ou plutôt la pièce et les objets qui tournent autour de nous, l’impression d’avoir les pieds qui se dérobent ou de s’enfoncer dans le sol. Ou encore de partir en arrière. Bref, des symptômes pas vraiment recherchés.

Et cette situation n’est pas anodine, elle peut révéler des problèmes de santé à traiter. La cause la plus fréquente relève de l’oreille interne, on parle alors de « dysfonctionnement du système vestibulaire ».

On se souvient de ces tests qui tentent de nous faire marcher les oreilles bouchées et les yeux fermés : la perte d’équilibre est alors au rendez-vous. En termes de bricoleur du dimanche, on peut dire que l’on n’arrive pas à faire le niveau. Or, pour bien tenir debout, il faut ajouter à l’ouïe et à la vue les propriocepteurs : ces capteurs situés au niveau des pieds et des muscles qui renseignent le cerveau sur nos mouvements et notre position dans l’espace. Si le système vestibulaire est perturbé, il nous manque alors un élément fondamental pour nous sentir en équilibre dans notre environnement.

4 millions de personnes atteintes


Les médecins ORL et les kinés, qui soignent ces vertiges appelés vertiges positionnels paroxystiques, estiment à 4 millions les personnes ainsi touchées. D’autres facteurs plus graves peuvent aussi en être à l’origine. Ainsi des problèmes neurologiques comme une tumeur cérébrale ou un accident vasculaire cérébral. De même, un traumatisme crânien suivi d’une hémorragie sous-durale peut aussi donner des vertiges. La situation est alors bien moins drôle que la rouquine carmélite.


Mais si vous ressentez des vertiges en vous levant rapidement, le coupable est alors la tension artérielle. Allongé, couché ou debout, le cerveau n’est pas irrigué de la même manière. Avec un lever trop rapide, la pression artérielle n’a pas le temps d’envoyer la quantité de sang attendue au cerveau. Le temps de rétablir tout cela, et la sensation de vertige disparaît aussi vite qu’elle est survenue.

Alexandre Marsat

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