Mesurer 1,80 m ou plus exposerait à certains problèmes de santé, selon une étude scientifique. Que les géants se rassurent : cela diminue aussi d’autres risques sanitaires. Explications

Bien que canon de la beauté féminine comme masculine et offrant certains avantages, être grand, soit mesurer 1,80m ou plus, augmenterait le risque de développer certaines maladies. C’est ce que montre une étude, considérée comme la plus importante du genre, publiée dans la revue PLOS Genetics en 2022.

AVC, cardiopathies et cancers

Plusieurs travaux avaient d’ores et déjà établi un lien entre une grande taille et un risque accru de mortalité et de développer certaines pathologies telles que les cardiopathies coronariennes comme la fibrillation auriculaire, les accidents vasculaires cérébraux, la maladie thromboembolique veineuse, les mélanomes, les cancers du pancréas, des systèmes endocriniens et nerveux, des ovaires, du sein, de la prostate, colorectaux, du sang et des poumons…

D’autres pathologies minorées chez les grands

En revanche, d’après certains de ces mêmes travaux, une grande taille semble préserver de plusieurs autres maladies comme l’insuffisance cardiaque, les cancers de l’estomac et de la bouche, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les troubles mentaux et maladies du foie.

Mais les scientifiques ont du mal à déterminer si être grand ou petit constitue ce qui met les personnes en danger ou si ce sont les facteurs qui affectent la taille, comme la nutrition et le statut socio-économique, qui sont en fait à blâmer.

127 caractéristiques cliniques identifiées

Dans cette nouvelle étude, la plus importante du genre, réalisée par une équipe internationale de scientifiques, les chercheurs ont entrepris de supprimer ces facteurs de confusion en examinant séparément les liens entre diverses maladies et la taille réelle d’une personne, et les liens avec leur taille prédite en fonction de leur génétique. Pour ce faire, l’équipe a utilisé les données du programme « VA’s Million veteran Program » des États-Unis, qui comprenait les informations génétiques et de santé de plus de 200 000 adultes blancs et de plus de 50 000 adultes noirs. Les résultats ont confirmé les découvertes précédentes selon lesquelles être grand est lié à un risque plus élevé de fibrillation auriculaire et de varices, et à un risque plus faible de maladie coronarienne et d’hypercholestérolémie.

L’étude a révélé de nouvelles associations entre une plus grande taille et un risque accru de neuropathie périphérique, maladie causée par des dommages aux nerfs des extrémités, ainsi que des infections de la peau et des os, telles que les ulcères des jambes et des pieds.

Les auteurs concluent que la taille peut être un facteur de risque non reconnu (mais aussi non modifiable…) pour 127 caractéristiques cliniques, soit de nombreuses affections courantes chez les adultes. Toutefois, d’autres études sont nécessaires pour clarifier certaines de ces associations.

Florence Heimburger

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