Vomissement, les jambes qui gonflent, fringales… Ces symptômes sont courants chez la femme enceinte. Mais ce ne sont pas les seuls. Saviez-vous que la grossesse a aussi un impact sur le nez ?
Le #pregnancy nose, ou « nez de grossesse » en français, a enflammé les réseaux sociaux. Avec plus de 50 millions de vues sur TikTok, des femmes témoignent : leur nez a doublé de volume durant leur grossesse.
Comment expliquer l’augmentation du volume du nez chez la femme enceinte ? En réalité, il ne grossit pas à proprement parler. Pour le docteur Hugo Madar, gynécologue-obstétricien à la maternité du CHU de Bordeaux, il s’agit plutôt d’une sensation d’inconfort liée à des symptômes que d’un fait vraiment visible à l’œil nu.
Un phénomène, 3 explications
« Pour moi, il y a trois pathologies qui sont regroupées sous le nom de « nez de grossesse » par les patientes sur les réseaux sociaux. La première est la plus fréquente. C’est ce qu’on appelle la rhinite gravidique. Il y a un petit peu de rétention d’eau pendant la grossesse, donc les muqueuses ont tendance à gonfler. Et celles où c’est le plus dérangeant sont au niveau du nez parce que les patientes se plaignent régulièrement de nez qui coule, de nez bouché ou d’éternuements », explique le docteur Hugo Madar. Ce symptôme peut se manifester dès le début de la grossesse.
La dilatation des vaisseaux sanguins au niveau des muqueuses et les modifications vasomotrices peuvent aussi entraîner des saignements du nez beaucoup plus fréquemment que d’habitude. Le nom scientifique est épistaxis. C’est la deuxième pathologie liée à la grossesse. « L’épistaxis, ou le nez qui saigne, est très rarement associé à une gravité quelconque », rassure le gynécologue-obstétricien. « En général, ça arrive une fois par mois pour certains, ou une fois tous les 3 mois. Mais pendant la grossesse, ça peut arriver toutes les semaines. » L’épistaxis se manifeste plus souvent au deuxième et au troisième trimestres de la grossesse.
Et la troisième pathologie liée au nez durant la grossesse concerne l’olfaction. « Les patientes disent mieux sentir les choses. Et ça peut justement participer aux nausées et vomissements pendant la grossesse parce qu’en fait les patientes peuvent être très gênées par des odeurs qu’elles ne sentaient pas avant et qu’elles sentent parce qu’elles sont enceintes », avertit le spécialiste.
Des symptômes gênants mais temporaires
Ces pathologies sont difficilement identifiables parce que la rhinite gravidique ne ressemble à rien de plus qu’un rhume qui dure. Et cette pathologie ne cible pas qu’une catégorie de femme. La science n’explique pas pourquoi une femme est plus touchée qu’une autre. « Il y a des patientes qui sont très gênées par cela. Elles racontent qu’elles n’ont jamais le nez bouché d’habitude, qu’elles ne sont pas allergiques, etc. Mais là, elles ont l’impression d’avoir un rhume des foins », analyse le docteur Hugo Madar.
Mais pas de panique ! Fort heureusement, ces troubles disparaissent en général juste après l’accouchement. Et par chance, les femmes qui sont vraiment gênées par ces symptômes restent plutôt rares.
Quelles solutions pour soulager ?
Malheureusement pour les femmes qui souffrent de ces symptômes, il n’existe pas de médicament vraiment efficace contre ces désagréments. Lors d’un rhume classique, les corticoïdes peuvent aider à accélérer la guérison. Mais au cours d’une grossesse, ce type de médicament est très fortement déconseillé. Il n’est prescrit que dans de très rares cas.
Il faut surtout faire attention aux « médicaments miracles » pour déboucher le nez, vendus parfois en vente libre. Même s’ils sont très contrôlés en France, ces produits vasoconstricteurs peuvent empirer l’état de votre nez.
Rien de mieux qu’un bon lavage de nez avec du sérum physiologique pour réduire la sensation d’inconfort. Et si ça ne suffit pas, sortez l’arme fatidique : les sprays à l’eau de mer.
Nolwenn Le Deuc
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