Si les centres hospitaliers universitaires (CHU) ont pour mission première d’apporter des soins, ils exercent aussi une fonction d’enseignement et de recherche clinique. Avec en ligne de mire un objectif : améliorer constamment la prise en charge des patients et les traitements qui leur sont administrés
Chaque année, des milliers de patients sont inclus dans les protocoles de recherche au sein des centres hospitaliers universitaires (CHU). Dans le domaine de la cancérologie par exemple, plus de 47 000 patients ont été inclus dans au moins une étude d’essai clinique en cancérologie au cours de l’année 2021 en France.
Cette recherche clinique permet notamment à certains patients d’avoir accès à de nouveaux traitements, alors que ces derniers n’ont pas encore été mis à disposition du grand public. Cela peut être une stratégie particulièrement pertinente dans le cas de patients pour lesquels tous les traitements qui ont été précédemment essayés n’ont pas fonctionné.
Un suivi au long cours
La recherche clinique à l’hôpital sert donc à identifier l’efficacité des nouveaux traitements ainsi que leurs éventuels effets secondaires, mais elle peut également permettre de comparer plusieurs traitements pour une maladie, ou déterminer la meilleure façon d’administrer un médicament. Il peut alors y avoir une collaboration de l’hôpital avec des laboratoires pharmaceutiques qui mettent à disposition des patients de nouvelles molécules qui y seront expérimentées.
Parmi les recherches cliniques effectuées en Nouvelle-Aquitaine, on trouve notamment un programme de suivi au long cours des personnes touchées par le VIH dans la région, mené par le CHU de Bordeaux. Ce suivi mis en place depuis 1987 par un groupe de cliniciens, d’épidémiologistes et de virologues permet de collecter un grand nombre de données cliniques, biologiques et thérapeutiques sur cette maladie.
Et ce programme de recherche a débouché de réelles avancées pour les patients : « la mise en place et le suivi de cette cohorte ont permis au fil du temps de décrire l’histoire naturelle du VIH, puis d’explorer les thérapies antirétrovirales et de décrire les comorbidités associées au VIH en tant que maladie chronique », détaille dans un communiqué le professeur Fabrice Bonnet, chef de service au sein du service de médecine interne et maladies infectieuses de l’hôpital Saint-André à Bordeaux.
Améliorer la prise en charge des patients
Au niveau national, une grande base de données cliniques, biologiques et radiologiques relatives au cancer du rein a été mise en place depuis 2011, avec le soutien de l’Institut National du Cancer. L’objectif est notamment d’améliorer la prise en charge thérapeutique de ce cancer. Cette base de données nommée UroCCR a déjà débouché sur plus de 70 publications scientifiques. L’une d’elles montre par exemple que la néphrectomie partielle, c’est-à-dire le fait de retirer seulement une partie du rein, à l’aide d’un robot chirurgical permet de diminuer de 20 % le taux de complications par la suite.
Mais toutes ces recherches peuvent également servir à améliorer la prise en charge des patients à l’hôpital. Les données acquises dans le cadre du suivi UroCCR ont notamment débouché sur la fabrication de copies en 3 dimensions du rein des patients à partir des images des scanners qu’ils passent, afin d’aider les chirurgiens dans leur pratique. Mais cela permet aussi aux médecins de présenter au patient atteint d’un cancer la localisation de sa tumeur et de lui détailler l’opération à venir. Le but est de réduire son anxiété, et de permettre au chirurgien de l’opérer dans les meilleurs conditions.
Thomas Allard
Avec le soutien du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation
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