La fête des amoureux approche à grand pas rappelant aux célibataires leur condition et ravivant (ou pas) leur désir de trouver leur moitié. Quant aux personnes en couples, certaines s’interrogent : est-ce le bon, la bonne partenaire ? Le mythe, vieux comme le monde, de l’âme sœur est toujours d’actualité

Alors que la Saint-Valentin approche, les sites de rencontres et agences matrimoniales promettent aux 18 millions de célibataires français de trouver enfin la « bonne personne ».

La question de l’existence de l’âme sœur, définie comme une connexion parfaite avec une autre personne, a été débattue pendant des siècles dans la littérature, la philosophie et la psychologie. Le philosophe grec antique Platon en donne une théorie dans Le Banquet : les êtres humains, à l’origine, auraient été constitués de quatre bras, quatre jambes et d’une seule tête à deux visages. Un jour, se sentant surpuissants, les Hommes tentèrent d’accéder à l’Olympe, la demeure des dieux. En guise de punition, Zeus les scinda alors en deux parties, les condamnant à passer le reste de leur existence à rechercher la part manquante.

Existe-t-elle vraiment ? Ou n’est-elle que chimère ?

Les études scientifiques sur le sujet manquent pour trancher. Toutefois, à ce jour, il n’existe pas de preuve concrète ou d’étude prouvant ou réfutant l’existence de l’âme sœur. Des études de psychologie relationnelle ont montré que certaines caractéristiques comme la similarité des valeurs, des intérêts et des objectifs peuvent contribuer à la stabilité et à la satisfaction dans une relation amoureuse. C’est d’ailleurs, entre autres, sur ces aspects que sont basés les algorithmes des sites de rencontres. L’internaute se livre alors à de vrais « castings » amoureux et la connaissance d’une personne précède l’attirance corporelle.

Attention, à rechercher le conjoint « idéal », on court le risque « de passer à côté d’une histoire bien réelle », met en garde Sophie Cadalen, psychanalyste et autrice*. D’autres travaux, sur l’attachement, suggèrent que des relations sécurisantes, où les partenaires se sentent soutenus et compris, peuvent favoriser un sentiment de connexion profonde.

Tout n’est que question d’hormones, neurotransmetteurs, phéromones?

Les biologistes et neuroscientifiques essaient, quant à eux, de décortiquer les ingrédients chimiques de l’amour, de la pulsion sexuelle jusqu’à l’amour romantique, en passant par le sentiment de sécurité que nous procure l’attachement à un partenaire sur le long terme. Ils ont découvert que les régions cérébrales concernées sont principalement celles impliquées dans les systèmes de motivation et de récompense et sont orchestrées par des hormones et des neurotransmetteurs. L’amour a ainsi été décrit comme un phénomène chimique et est comparé à un état d’addiction.

Par ailleurs, des chercheurs de l’Université de Berne (Suisse) ont demandé à des femmes volontaires de sentir des tee-shirts portés par des hommes pendant trois jours consécutifs et de les classer selon leur attrait. Résultats : la majorité des participantes étaient attirées par les hommes dont le système immunitaire (et par là le système Human leucocyte antigen, HLA) différait le plus du leur. Ce qui corrobore la maxime « les opposés s’attirent » ! D’un point de vue évolutif, c’est logique : la mixité conduit à une progéniture possédant une gamme plus large de gènes HLA et donc de meilleures défenses immunitaires.

L’amour est… imprévisible

Des expériences ont, par ailleurs, montré qu’une injection d’ocytocine, l’« hormone de l’amour et de l’attachement sécrétée par le cerveau notamment au moment de l’orgasme et de l’accouchement, renforce la confiance envers les autres. De quoi susciter l’envie chez l’industrie pharmaceutique de mettre au point des philtres d’amour à base d’ocytocine ou autres phéromones !

Mais, on le sait, l’amour ne se réduit pas à une hormone ou une phéromone. L’inconscient et l’éducation, la personnalité et le tempérament de l’autre, jouent également un rôle prépondérant dans le coup de foudre.
Bref, on n’a pas encore trouvé la recette miracle pour remettre la main sur notre pièce de puzzle unique.

Florence Heimburger

*Tout pour plaire…et toujours célibataire. Rencontrer l’amour (éd. Albin Michel)

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